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jeudi 10 décembre 2015

Mostly Autumn - Glass Shadows (2008)

Mostly Autumn Glass Shadows
Mostly Autumn - Glass Shadows (2008)
Un an à peine après la sortie de Heart Full Of Sky, Mostly Autumn est de retour avec un nouvel album haut en couleurs, Glass Shadows

Pourtant habitué à de multiples départs depuis sa création, jamais le groupe n'a été confronté à une telle érosion en si peu de temps. De huit, il est passé à six musiciens. Exit Chris Johnson qui avait lui même succédé à Iain Jennings, exit Angela Gordon, exit Liam Davison, exit Andrew Jennings. 

Désormais, Mostly Autumn est recentré autour du duo Bryan Josh / Heather Findlay, seuls membres déjà présent sur le premier album paru il y a tout juste dix ans, For All We Shared. Autour d'eux, gravite la section rythmique exclusivement masculine composée du fidèle Andy Smith à la basse et du nouveau venu Henry Bourne à la batterie. Aux harmonies vocales, viennent s'ajouter les enchanteresses Olivia Sparnenn et Anne-Marie Helder. Ex-Karnataka et actuelle Panic Room, cette dernière joue également de la flûte et succède ainsi avec brio à l'exquise Angela Gordon.

A l'écoute de ce Glass Shadows, trois adjectifs semblent le qualifier au mieux : émouvant, classique et surprenant. 

Émouvant car, rétrospectivement, nous savons maintenant qu'il s'agit du dernier album studio enregistré avec Heather Findlay. Devenue une chanteuse confirmée, elle éprouve désormais le besoin de voler de ses propres ailes et d'affronter de nouveau défis sans être continuellement sous la protection de celui qui demeure le père fondateur du groupe, Bryan Josh. Sa liaison, suivie de sa rupture avec le chanteur Fish l'ont définitivement changée. D'ailleurs quelques piques lui sont directement adressées dans Flowers For Guns, réponse à son disque 13th Star. Les autres titres où elle tient le chant principal sont Unoriginal Sign dont elle signe seule les paroles et la musique, le si fragile Paper Angels au final flamboyant et Above The Blue, une autre de ses compositions sur laquelle on retrouve le veil ami Troy Donockley aux whistles et à la cornemuse. 

Classique car les années passent, le style Mostly Autumn demeure. Ce groupe possède le don précieux de confectionner des refrains accrocheurs (The Second Hand), de créer des atmosphères particulières (Tearing At The Faerytale), de s'inscrire dans la lignée de ses illustres aînés (Glass Shadow, le morceau titre avec sa guitare gilmourienne et ses chœurs floydesques) ou de se plonger dans ses racines folks et d'en tirer le meilleur (Until The Story Ends).   

Surprenant car, malgré ce qui est écrit ci-dessus, Bryan Josh et les siens ne cessent d'emprunter des sentiers où on ne les attend pas. Par exemple, Fireside, le titre d'ouverture, débute comme une simple chanson folk puis se transforme subitement, sans prévenir, en un morceau hard porté par de puissants riffs de guitares d'une violence rarement entendue jusqu'alors chez les Yorkais. De même, la dernière plage, A Different Sky, ressemble plus à un titre de rock américain genre The Mamas And The Papas ou The Beach Boys qu'à du rock progressif.

Mostly Autumn est donc un groupe en perpétuelle mutation. Des musiciens arrivent, d'autres partent, comme dans la vie. Cependant, cela ne l'empêche pas de conserver l'essentiel de ce qui fait sa force, son âme d'une très grande pureté dont sa musique n'est que le reflet ultime.

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitares, claviers, programmation
Heather Findlay : chant, piano, percussions
Olivia Sparnenn : chœurs
Anne-Marie Helder : chœurs, flûte
Andy Smith : basse
Henry Bourne : batterie

Troy Donockley : uilleann pipes, low and penny whistles, programmation

Titres


01. Fireside
02. The Second Hand
03. Flowers For Guns
04. Unoriginal Sin
05. Paper Angels
06. Tearing At The Faerytale
07. Above The Blue
08. Glass Shadow
09. Until The Story Ends
10. A Different Sky

vendredi 13 novembre 2015

Barbara Dickson - Time & Tide (2008)

Barbara Dickson Time and Tide
Barbara Dickson - Time & Tide
(2008)
Après la parenthèse Nothing's Gonna Change My World, hommage aux quatre de Liverpool, Barbara Dickson revient, en 2008, avec un nouvel album, Time & Tide, petit frère de Full Circle qui, comme lui, a été produit par l'ami de toujours, Troy Donockley.

Entièrement dévoué à la voix de la chanteuse, Troy l'accompagne, comme à son habitude, avec un nombre impressionnant d'instruments : guitares (électrique et acoustique), flûtes (high et low whistles), uileann pipes, claviers, bodhran et bouzouki. Tous deux ont également convié le multi-instrumentiste américain Pete Zorn (saxophones, percussions, chœurs), le bassiste Brad Lang qui a joué auparavant avec des artistes aussi divers que Robbie Williams, Wishbone Ash, Ute Lemper, Ray Charles ou Roger Hodgson (ex-Supertramp), l'accordéoniste écossais Phil Cunningham et le Néerlandais Frank van Essen (violon, alto, percussions), représentant de la grande famille Iona, au même titre que son prédécesseur Terl Bryant sur Full Circle

Barbara a souhaité que cet album soit un pont entre le passé, le présent et le futur. Pour cela, elle a choisi de réinterpréter un certain nombre de chansons anciennes, de les réarranger grâce à l'aide de Troy afin de leur donner une nouvelle vie et de prolonger ainsi leur longévité. Il est possible de classer en deux catégories les morceaux sélectionnés avec, d'un côté, les vieilles chansons traditionnelles remontant à des temps immémoriaux, ou presque, et, de l'autre, les compositions plus récentes datant du XXe siècle. 

Les chansons traditionnelles sont au nombre de cinq. Lowlands Of Holland, reprise auparavant dans les années 70 par Steeleye Span, ouvre l'album. Rigs O'Rye tient une place particulière dans le cœur de Barbara car c'est la première chanson qu'elle a interprétée à la télévision. Ici, elle est accompagnée par le vibrant violon de Frank. Son interprétation de The Water Is Wide (Oh, Waly, Waly), vieille folk song écossaise devenue un classique, est absolument bouleversante. Avec Dream Angus, un hommage discret est rendu à la grande chanteuse de jazz Annie Ross dont c'était une des chansons préférées. Quant à Lady Franklin's Lament, ballade du XIXe siècle, elle est magnifiée par les chœurs conjuguées des deux chorales d'Ampleforth Abbey.

Quatre titres sont issus du répertoire contemporain. La très belle Disremember Me a été composée par Charlie Dore, actrice, chanteuse et ancienne partenaire musicale de Barbara. Cette artiste a également écrit pour Tina Turner, Céline Dion ou George Harrison. Gerry Goffin et Carole King, célèbres pour avoir placé une cinquantaine de titres en tête du top 40 américain dans les années 60, sont à l'origine de Goin' Back. Cette chanson a déjà été interprétée auparavant par The Byrds, Freddie Mercury, Marianne Faithfull, Phil Collins ou encore Diana Ross ainsi que The Pretenders. Inutile de préciser que la version de Barbara est, de loin, la meilleure... Archie Fisher, chanteur de folk écossais, est l'auteur de Witch Of The Westmerlands, dont l'histoire mélange  à la fois légendes et superstitions anciennes. Barbara  l'avait déjà jouée sur son album From The Beggar's Mantle, en 1971, avec ce même Archie à la guitare. Enfin, le disque se termine par un sourire. A l'origine, Smile était une simple musique de Charlie Chaplin pour son film Les Temps Modernes (1936). Ce n'est qu'en 1954 que deux Anglais, John Turner et Geoffrey Parsons, lui attribuèrent des paroles.

Le neuvième titre, Palm Sunday, est le seul inédit de l'album. Composé à quatre mains par le duo Dickson/Donockley, cette ballade, aux couleurs celtes des plus plaisantes, a tous les atouts pour devenir à son tour un classique dans le répertoire de l'artiste.

Grâce aux arrangements somptueux de Troy, Time & Tide n'est pas une œuvre passéiste. Au contraire, elle est bien ancrée dans son temps, et scrute l'avenir en toute confiance, sans se laisser perturber par une nostalgie envahissante. Tout comme Barbara Dickson qui, du haut de ses quarante années de carrière, se sent entièrement libre dans ses choix artistiques, ce qui lui permet de livrer le meilleur d'elle-même. L'entière communion de ces deux artistes, entourés de talentueux musiciens, a permis à ce nouveau disque d'éclore, puis de se hisser parmi les meilleurs albums de cette grande dame de la chanson britannique. 

Musiciens


Barbara Dickson : chant

Troy Donockley : guitares, uilleann pipes, whistles, claviers, bodhran, bouzouki, chœurs
Pete Zorn : saxophones, percussions, chœurs
Brad Lang : basse, contrebasse
Phil Cunningham : accordéon
Frank van Essen : violon, alto, percussions

Scola Cantorum et Scola Puellarum d'Ampleforth Abbey : chant

Titres


01. Lowlands Of Holland
02. Disremember Me
03. Rig O' Rye
04. Goin' Back
05. The Water Is Wide (Oh, Waly, Waly)
06. Dream Angus
07. Withch Of The Westmerlands
08. Lady Franklin's Lament
09. Palm Sunday
10. Smile

jeudi 12 novembre 2015

Joanne Hogg - Personal (2008)

Joanne Hogg Personal
Joanne Hogg - Personal (2008)
Presque dix ans après son premier album solo, Looking Into Light, Joanne Hogg revient avec Personal, un disque beaucoup plus intimiste. 

Alors que pour le précédent, elle n'avait conservé que son prénom comme nom d'artiste, cette fois-ci, elle signe de son nom complet. Cette assurance affichée se retrouve également dans la direction artistique qui, d'une certaine manière, rompt avec son passé. Ce n'est pas dans la vieille Europe que Joanne a enregistré son disque, ni dans des terres celtiques chargées de spiritualité, mais à Nashville, capitale de la country. Là-bas, notre chanteuse s'est entourée de musiciens de session comme Derri Daugherty, leader du groupe The Choir, ou Chris Donohue, célèbre pour avoir collaboré avec de grandes figures du rock telles que Tom Jones, Emmylou Harris, Robert Plant ou Elvis Costello. Quelques vieux compagnons de routes ont toutefois suivi la chanteuse dans son périple américain : Troy Donockley à la flûte, Frank van Essen aux percussions et Terl Bryant à la batterie.

Sur le plan musical déjà connu, nous retrouvons cette merveilleuse voix unique, mais c'est à-peu-près tout. Pour le reste, nous sommes très loin de l'univers de son groupe Iona, ou, même, de Looking Into Light. S'il fallait absolument rapprocher cette nouvelle œuvre de son travail passé, ce serait avec l'album New Irish Hymns 4 paru en 2005, réalisé avec Margaret Becker et Krisyn Getty.

Les chansons ont toutes été composées par Joanne en six semaines à partir du piano, comme l'illustre si bien la pochette. Les autres instruments se sont ensuite agrégés à cette base musicale lors de l'enregistrement qui a, lui aussi, été très rapide, trois jours environ. Il n'y a pas d'envolée progressive, ni de référence à la musique celtique, à l'exception de Dancing sur laquelle on peut entendre la discrète flûte irlandaise de Troy. En fait, il s'agit plutôt d'une collection de courte ballades évoquant la relation de l'artiste avec Dieu, ses longues réflexions et ses questionnement sur sa foi. Joanne se livre en toute sincérité, comme elle ne l'a jamais fait auparavant, et son chant, teinté de mysticisme, demeure des plus envoûtants sur More, I Felt Sad In Church Today, Waiting ou encore The Fire When You Delay

Dépassant à peine les quarante minutes, le bien nommé Personal présente une nouvelle facette artistique de Joanne Hogg. Cette chanteuse déroutante à généralement l'audace de se trouver là où on ne l'attend pas. que ce soit ici avec ce nouvel album, ou bien dans des bandes-son de jeux vidéos (XenogearsXenosaga) ou avec le jeune pianiste croate Maksim.

Musiciens


Joanne Hogg : chant, piano

Troy Donockley : low whistle
Frank van Essen : percussions
Terl Bryant : batterie
Ken Lewis : batterie
Chris Donohue : basse, guitare acoustique
Jeff Roach : claviers
Derri Daugherty : guitare électrique
Paul Nelson : violoncelle
Lisa Cochran : chœurs

Titres


01. More
02. Forgive Me (Song Of Compassion)
03. O Lord I'm Crying For Help (Psalm 34)
04. Waiting
05. The Fire When You Delay
06. Personal
07. Dancing
08. You Are My Strong Salvation (Psalm 27)
09. I Felt Sad In Church Today
10. Where Is Grace Hiding

mercredi 11 novembre 2015

Iona - Live In London (2008)

Iona Live In London
Iona - Live In London (2008)
Sobrement intitulé Live In London, Iona sort son troisième album en concert en 2008, après Heaven's Bright Sun (1997) et Woven Cord (1999). D'une durée approximative d'une heure quarante, il a été enregistré en novembre 2004, soit deux ans avant la parution de The Circling Hour. Afin d'expliquer cette publication tardive, on peut supposer qu'il s'agit d'un hommage discret au multi-instrumentiste Troy Donockley parti vers d'autres horizons, après plus d'une dizaine d'années de bons et loyaux services. Toutefois, si ce n'était pas l'intention première, Live In London n'en demeure pas moins le dernier disque du groupe avec Troy et, tout au long des titres qui se succèdent, ses instruments fétiches (cornemuse irlandaise, flûtes et bouzouki) n'ont jamais été mis autant en valeur.

Chaque album de ce genre est, en définitive, l'occasion de revisité le répertoire du groupe, et de se plonger dans son passé. Journey Into The Morn, sorti en 1995, est le disque le mieux représenté avec pas moins de quatre titres joués : Inside My Heart, au solo de guitare lumineux de Dave Bainbridge, digne héritier d'Andy Latimer, Encircling, chef d'œuvre musical absolu, Irish Day et Bi-Se I Mo Shuil Part 2, tous deux des invitations au voyage en terres celtes.

Les deux albums du nouveau millénaire, Open Sky et The Circling Hour, encore à paraître à ce moment-là, se retrouvent ex æquo avec trois titres chacun. Le désormais classique Woven Cord, porté par une rythmique d'enfer, ouvre admirablement le set. Il faut dire que Phil Barker à la basse et Frank van Essen aux batterie et percussions sont exceptionnels. Lui succède un Wave After Wave grandiose avec son introduction au violon jouée par ce même Frank, et chanté par une Joanne Hogg au sommet de son art. La verte Irlande est à nouveau conviée sur l'enchaînement Castlerigg / Reels. Le tout aussi celtique Wind Of The Lake laisse entendre le doux chant subtil de Troy, accompagné par Joanne, entre chaque solo de cornemuse, flûte et guitare électrique. L’envoûtant Factory Of Magnificient Souls devait donner son nom au futur nouvel album, mais "The Circling Hour" lui sera finalement préféré. Grâce à Strength, la voix de Joanne prend à nouveau toute son ampleur et c'est un pur régal.

Le passé lointain resurgit avec les extraits des albums Beyond These Shores et Iona. Treasure n'a pas pris une ride, Murlough Bay qui ferme le concert, est toujours aussi émotionnellement très fort, et Flight Of The Wild Groose demeure une pièce maîtresse du rock progressif digne des plus grands (Camel, Pink Floyd).  A cette incroyable collection vient s'ajouter l'inédit instrumental A Dhia Ghleigil joué par le duo Bainbridge / Donockley qui aurait eu toute sa place sur leur album commun When Worlds Collide

Un album de Iona, enregistré en studio ou sur scène, est une expérience unique. Live In London ne déroge pas à la règle. Les morceaux fleuves dépassant largement les dix minutes se marient à merveille avec les titres plus pop. Chaque musicien, animé d'une passion commune, livre une interprétation sans faute et c'est cette même flamme qui permet au groupe d'avoir ce son ainsi que cette atmosphère propres que l'on ne retrouve nulle part ailleurs.


Musiciens


Joanne Hogg : chant, claviers, guitare acoustique, percussions
Dave Bainbridge : guitares, claviers, bouzouki, programmation
Troy Donockley : uilleann pipes, low & tin whistles, bouzouki, guitare acoustique, chant
Phil Barker : basse
Frank van Essen : batterie, percussions, violon

Titres


1.01. Woven Cord
1.02. Wave After Wave
1.03. Inside My Heart
1.04. Wind Of The Lake
1.05. A Dhia Ghleigil
1.06. Factory Of Magnificent Souls

2.01. Encircling
2.02. Strengh
2.03. Treasure
2.04. Castlerigg / Reels
2.05. Irish Day
2.06. Bi-se I Mo Shuil Part 2
2.07. Flight Of The Wild Goose
2.08. Murlough Bay      

vendredi 16 octobre 2015

Nightwish - Dark Passion Play (2007)

Nightwish Dark Passion Play
Nightwish - Dark Passion Play (2007)
Dark Passion Play n'est pas une révolution dans la carrière du groupe finlandais Nightwish, c'est une évolution. Mais quelle évolution !

Le groupe a vu grand, très grand, suite au départ (forcé) de sa chanteuse historique, Tarja. D'une durée dépassant les 75 minutes et enregistré dans les mythiques studios d'Abbey Road, pas moins de 78 musiciens du London Session Orchestra ont participé à la partie symphonique de l'album, accompagnés par 42 chanteurs du Metro Voices conduits par Pip Williams. The Metro Voices est un chœur spécialisé dans la musique de films. On a pu l'entendre dans la trilogie du Seigneur des Anneaux, Pirate des Caraïbes, Le 13e Guerrier ou encore dans la bande originale du jeu vidéo Xenosaga composée par Yasunori Mitsuda. 

Cette influence cinématographique est présente comme jamais dans la musique et la structure des morceaux. Par exemple, Meadows Of Heaven qui clôt l'album, est habillé comme un générique de fin de film, démarrant calmement avant de monter progressivement en puissance et en émotion avec le soutien inattendu d'un chœur gospel. Dark Passion Play est également traversé par des courants folks, thrash, pop et celtiques qui en font une œuvre d'une très grande richesse.

Deux arrivées dans la galaxie Nightwish marquent avant tout ce disque. L'un en fanfare, l'autre bien plus discrète mais tout aussi importante sur le long terme. 

En mars 2006, Nightwish se lance officiellement à la recherche d'une nouvelle chanteuse. Sur les 2000 démos reçues, seule une dizaine donneront lieu à des auditions. A leur issue, c'est Anette Olzon, chanteuse suédoise de 36 ans, qui aura la lourde tâche de succéder à Tarja et de donner un nouveau souffle au combo finlandais. L'intelligence de Tuomas Holopainen et des siens aura été de ne pas rechercher un ersatz de Tarja venant, comme elle, du classique. Anette est en premier lieu une talentueuse chanteuse pop éclectique qui a fait ses preuves dans un opéra rock suédois, au sein du groupe pop-rock Alyson Avenue et avec un tribute band consacré à Abba. En son temps, Marillion avait usé du même stratagème en sélectionnant Steve Hogarth pour succéder à l'inégalable Fish, leur premier chanteur. 

Si, comme il se doit, l'arrivée de la nouvelle frontwoman attire sur elle tous les projecteurs, il est intéressant de noter la première participation d'un autre musicien à un disque de Nightwish. Il s'agit de Troy Donockley en vacances de Iona depuis peu. En effet, Dark Passion Play marque le début d'une fructueuse collaboration régulière qui aboutira, en 2013, à son intégration officielle au sein de la formation. Grâce à ses instruments de prédilection, uilleann pipes et low whistles, Last Of The Wilds et The Islander s'envolent vers les cieux celtiques. Autre signe de changement, sur ce dernier titre ainsi que sur le très heavy Master Passion Greed, le bassiste Marco Hietala, à la voix masculine si particulière pour ne pas dire caverneuse, tient le chant principal pour la première fois dans un album studio. Il avait toutefois auparavant repris High Hopes de Pink Floyd sur le live End Of An Era.     

Autre curiosité, The Poet And The Pendulum qui ouvre l'album. D'une durée atteignant quasiment les 14 minutes, jamais le groupe n'avait composé un titre aussi long et aussi complexe. Ce festival de lumière est éblouissant d'un bout à l'autre par sa structure évolutive. Mention spéciale au jeune soprano Guy Elliott qui l'enrichi par sa seule voix féerique. A l'origine, ce morceau devait donnait son nom à l'album, mais, jugé peu accrocheur, un passage de son texte a finalement été préféré ("The morning dawned, upon his altar / Remains of the dark passion play").

Avec deux millions d'exemplaires vendus depuis sa sortie, dont 150 000 rien qu'en Finlande, Dark Passion Play est incontestablement un succès, Nightwish n'ayant jamais vendu autant. Pas moins de cinq singles en ont été extraits : Eva, troublante ballade se penchant sur le sort d'une jeune fille souffre douleur à son école, Amaranth, titre plus classique mêlant à la fois metal symphonique et pop-rock, Last Of The Wilds devenu Erämaan Viimeinen pour le marché finlandais, Bye Bye Beautiful aux sonorités heavy et rageuses, puis The Islander, seul titre de l'album sur lequel la guitare acoustique est reine. 

Suite au départ de Tarja Turunen en 2005, peu nombreux étaient ceux qui pensaient que Nightwish avait encore un avenir. Et personne n'aurait prédit un tel succès. Finalement, comme le disait Nietzche il y a plus d'un siècle dans son Crépuscule des Idoles, "tout ce qui ne tue pas rend plus fort".  

Musiciens


Anette Olzon : chant
Tuomas Holopainen : claviers
Emppu Vuorinen : guitares
Marco Hietala : basse, chant
Jukka Nevalainen : batterie

Guy Elliott : chant soprano
Tom Williams : second chant soprano
Nollaig Casey : violon celtique
Troy Donockley : uilleann pipes, low whistles, bodhran
Greg Knowles : cymbalum
Anthony Pleeth : violoncelle
Martin Loveday : violoncelle
Gavin Wright : violon

The London Session Orchestra
The Metro Voices

Titres


01. The Poet And The Pendulum
02. Bye Bye Beautiful
03. Amaranth
04. Cadence Of Her Last Breath
05. Master Passion Greed
06. Eva
07. Sahara
08. Whoever Brings The Night
09. For The Heart I Once Had
10. The Islander
11. Last Of The Wilds
12. 7 Days To The Wolves
13. Meadows Of Heaven

vendredi 2 octobre 2015

Magenta - The Singles (2007)

Magenta - The Singles
Magenta - The Singles (2007)
Après trois albums studio, un live et une poignée d'EP, Magenta sort, en 2007, sa première compilation sobrement intitulée The Singles. Près de quatre-vingts minutes de musique pour onze titres sélectionnés auxquels ont été ajoutés trois bonus : Opus 3, instrumental ouvrant les concerts du groupe, Pride dans sa mouture d'origine intégrale et Sloth en version orchestrale grandiose avec piano et voix. 

Le but de Rob Reed était de réenregistrer avec la formation actuelle, celle de Home, tous les morceaux des EP Broken, I'm Alive et Night And Day pour les réunir sur un même disque.

Ainsi, Broken se trouve littéralement transformé grâce à sa nouvelle rythmique (Dan Fry à la basse et Alan Mason-Jones à la batterie). De même que Lemminkainen's Lament qui prend une ampleur inégalée jusqu'alors avec sa nouvelle orchestration. I'm Alive, à peine revisitée, demeure toujours aussi percutante. Grâce à la guitare acoustique de Chris Fry mariée en complète harmonie à la voix inimitable de Christina, Cold est magnifiée. Même si King Of The Sky a un peu perdu en intensité, cette chanson demeure toujours aussi dynamique et entraînante avec une Christina qui transmet tout son plaisir à l'interpréter. En revanche, peu de modifications ont été apportées à Call Me. A l'origine chantée par Annie Haslam, Night And Day est reprise ici par Christina qui se l'approprie magistralement. C'est également l'occasion d'entendre les flûtes celtiques et la cornemuse de Troy Donockley. Seul l'instrumental oldfieldien Essence Of Love a été conservé dans sa version d'origine. 

Anger n'est pas extrait d'un EP mais de l'album Seven. Il a également été revu et sa nouvelle version est nettement supérieure et émouvante à la version originale pourtant, elle aussi, d'une très grande qualité. Les trois guitaristes du groupe, Chris Fry, Martin Rosser et Rob Reed, ont même droit chacun à un solo. On retrouve Sunshine Saviour sur l'album Revolutions. Il s'agit de la dernière partie du morceau fleuve Children Of The Sun chantée à l'origine par Rob Reed. Cette onzième plage a été entièrement réenregistrée avec au chant principal Christina secondée aux harmonies vocales par le chanteur gallois Stephen Rhys Williams. Enfin, si Speechless est sorti sous forme de single en même temps que cette compilation, il s'agit en réalité d'un vieux titre composé par le duo Rob Reed/Christina à l'époque de Trippa, formation qui a précédé Magenta dans les années 90. Ce morceau a été repris par Elin Fflur dans les années 2000 avant de devenir un classique du groupe sur scène.   

The Singles n'est donc pas une simple compilation. C'est quasiment un album à part entière mis en œuvre par un perfectionniste, Rob Reed, désireux d'offrir à son public le meilleur. 

Musiciens


Rob Reed : claviers, guitare
Christina : chant
Chris Fry : guitares
Martin Rosser : guitares
Dan Fry : basse
Alan Mason-Jones : batterie

Troy Donockley : uilleann pipes, flûtes
Tim Robinson : batterie
Stephan Rhys Williams : chant

Titres


01. Speechless
02. Anger
03. Broken
04. Lemminkainen's Lament
05. I'm Alive
06. Cold
07. King Of The Skies
08. Call Me
09. Night And Day
10. Essence Of Love
11. Sunshine Saviour
12. Opus 3
13. Pride (Full Version)
14. Sloth (Orchestral Mix)        

dimanche 13 septembre 2015

Mostly Autumn - Heart Full Of Sky (2007)

Mostly Autumn - Heart Full Of Sky
Mostly Autumn - Heart Full Of Sky
(2007)
Heart Full Of Sky est un album majeur car il est le seul sur lequel jouent les quatre femmes qui ont marqué l'histoire de Mostly Autumn. 

Heather Findlay, si discrète sur le premier disque, For All We Shared, est devenue, au fil des années, la voix du groupe, véritable marque de fabrique qui n'a cessé de gagner en maturité. Sa figure semble désormais indissociable à celle de Mostly Autumn. Olivia Sparnenn, simple invitée sur Spirits Of Christmas Past et Storms Over London Town, est devenue membre à part entière de la formation. Elle ne le sait pas encore, mais elle succédera à Heather au chant principal d'ici peu. 

En revanche, c'est la dernière apparition d'Angela Gordon (anciennement Goldthorpe), présente elle aussi depuis le premier album. Sa collaboration est essentiellement symbolique puisqu'elle joue de la flûte uniquement sur deux titres et participe à quelques chœurs. Anne-Marie Helder, orpheline de Karnataka, la remplacera sur le prochain album. Pour l'instant, elle se contente de backing vocals sur cinq morceaux en tant qu'invitée. 

Parti vers d'autres horizons musicaux, Iain Jennings est remplacé par un ami d'enfance de Bryan Josh, le multi-instrumentiste Chris Johnson. En effet, sur Heart Full Of Sky, il joue non seulement des claviers, mais également de la guitare, de la basse et des percussions. Sa présence donne une nouvelle configuration au groupe dont le nouveau noyau est constitué du trio Bryan Josh/Heather Findlay/Chris Johnson. Tous trois se sont d'ailleurs partagés l'écriture des morceaux, Bryan s'étant toutefois réservé la part du lion. 

Plus que jamais, les autres membres semblent tenus à l'écart. Andy Smith n'est plus le seul bassiste car, outre Chris, Bryan tient également la basse. A la sortie du disque, il y aura même une véritable érosion avec les départs successifs d'Angela, de Liam Davison, dont la guitare n'a jamais été aussi discrète, et du batteur Andrew Jennings.

Sur le plan musical, Mostly Autumn poursuit sa mue entamée depuis Passengers : moins de folk, plus de rock, mais toujours autant de mélodies implacables. Quelques perles émergent de l'ensemble comme Fading Colours qui ouvre le disque. Ce titre, taillé pour la scène, débute par le chant fragile d'Heather auquel succède une musique d'une puissance telle qu'on croirait du Pink Floyd mélangé à du Nightwish, menée en avant par la guitare grasse de Bryan et sa voix virile contrebalançant celle de la chanteuse. 

Le thème central de cette chanson reviendra à la fin du dixième titre qui aurait été une conclusion parfaite pour le disque, Further From Home. Bryan nous dévoile une fois de plus son doigté gilmourien dans la première partie instrumentale de ce morceau qui aurait eu toute sa place sur The Division Bell.  

Walk With A Storm est une chanson des plus ambitieuses. Elle démarre tout doucement, de manière très sombre, avec les voix conjuguées d'Heather et de Bryan. Puis l'intensité monte progressivement et éclate sur les trois dernières minutes grâce au violon du grand Peter Knight de Steeleye Span, aussi incisif que celui de New Model Army, période Impurity / Raw Melody Men. Troy Donockley à la cornemuse et Angela avec sa flûte font de ce titre le plus celtique de l'album. On retrouve ensuite Peter Knight sur la plage suivante, le très étrange Find The Sun, où son instrument forme un duo inédit, d'une infinie beauté, avec la douce voix d'Heather.

Autre titre marquant, Broken, aux influences très Renaissance. Heather, accompagnée au piano, interprète à la perfection cette chanson dont l'éclat et la maîtrise laissent sans voix. Encore une fois, que de progrès parcourus depuis ses débuts...

Silver Glass qui lui succède est tout aussi merveilleux. Le chant androgyne de Chris Johnson crée une véritable surprise. Il faut bien plusieurs écoutes pour se persuader que ce n'est pas une femme qui chante. Très troublant, cela ne gâche en rien toute l'émotion qui s'en dégage. Bien au contraire.         

Si, à première vue, Mostly Autumn semble renforcé, malgré le départ de son claviériste historique, par l'incorporation de deux nouveaux membres, Chris Johnson et Olivia Sparnenn, la bande de York n'en demeure pas moins très fragilisée. Elle va devoir faire face prochainement à toute une série de départs en cascade, quatre au total en y incluant celle du petit nouveau, Chris parti rejoindre Fish, l'ancien chanteur de Marillion. Néanmoins, l'inspiration, due en partie à ce vent nouveau, n'a pas manqué sur ce Heart Full Of Sky haut en couleurs. Et on peut être sûr d'une chose, Bryan Josh, le père fondateur, n'a pas dit son dernier mot ni sa dernière note.    

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitares, claviers, basse, percussions
Heather Findlay : chant, percussions
Chris Johnson : chant, guitares, claviers, basse, percussions
Angela Gordon : flûte, clarinette, chœurs
Liam Davison : guitare slide
Andy Smith : basse
Andrew Jennings : batterie
Olivia Sparnenn : chœurs

Anne-Marie Helder : chœurs
Troy Donockley : uilleann pipes, low whistle
Peter Knight : violon, chœurs
David 'Munch' Moore : orgue Hammond
Roger Newport : chœurs
Mark 'McKinty' Gordon : chœurs

Titres


01. Fading Colours
02. Half A Word
03. Pocket Watch
04. Blue Light
05. Walk With A Storm
06. Find The Sun
07. Ghost
08. Broken
09. Silver Glass
10. Further From Home
11. Dreaming

vendredi 4 septembre 2015

Mermaid Kiss - Etarlis (2007)

Mermaid Kiss - Etarlis
Mermaid Kiss - Etarlis (2007)
Une merveille. Etarlis est une merveille. Sorti en 2007, cet album s’inscrit dans la droite lignée des meilleurs Iona, Karnataka et Mostly Autumn. Cette filiation est confirmée par la présence de Troy Donockley aux uilleann pipes ainsi que de Jonathan Edwards, ex-claviériste de Karnataka, et par la participation de Chris Walkden, collaborateur régulier de Mostly Autumn, à l'artwork. Son travail, très soigné, dépeint à la perfection l'univers du disque.

Formé en 2000 par Evelyn Downing (chant, flûte), Jamie Field (guitares) et Andrew Garman (claviers, basse, batterie, percussions), le trio adopte rapidement le doux nom de Mermaid Kiss. Le guitariste Nigel Hooton les rejoint à la toute fin 2003. Le groupe avait déjà publié The Mermaid Kiss Album quelques mois auparavant. Ensemble, ils sortent l'EP Salt On Skin en 2006.

Mais c'est avec Etarlis que le quatuor connaîtra son apogée artistique. Ce disque, aux multiples influences, est un concept-album relatant le voyage de deux héroïnes, Anna et Gerri, dans l'étrange contrée d'Etarlis, monde imaginaire à la fois fantastique et dangereux. Evelyn et Jamie ont inventé et écrit cette histoire sur plusieurs années.

Afin d'enrichir sa texture musicale, le groupe à fait appel à Kate Belcher au chant et à Wendy Mark aux instruments à vent comme le cor anglais, le hautbois et la flûte à bec. D'une qualité inouïe, chaque chanson représente un tableau différents de cette aventure.

Prelude, instrumental symphonique dépassant à peine les deux minutes, ouvre le rêve. Puis, A Different Sky nous entraîne corps et âme dans un tourbillon onirique où l'on découvre la voix cristalline d'Evelyn portée par une guitare électrique flamboyante. Walking With Ghosts et ses flûtes nous ramène dans des eaux plus calmes, même si cette voix déchirante continue à nous transpercer. Avec Dark Cover et son chant torturé, nous sombrons encore un peu plus dans la noirceur. Mais une lueur d'espoir surgit sur la fin grâce à ce solo de guitare lumineux exécuté par Nigel. Kate prend le relais sur Nowhere To Hide. Son innocence rappelle celle d'Heather Findlay à ses débuts, sur les premiers albums de Mostly Autumn. Elle enchaîne ensuite sur une Siren Song qui n'est qu'émotion. A Sea Change, aux résonances médiévales, se divise en cinq parties et nous offre de splendides soli accomplis par Troy Donockley puis Jonathan Edwards. Kate revient une dernière fois sur un Shadow Girl d'une grande fragilité où se côtoient chant nostalgique, flûte, hautbois et nappes de claviers atmosphériques. Puis surgit Crayola Skies à la beauté renversante. Evelyn est telle une déesse, son chant exprime comme nul autre une infinie tristesse. Émotion garantie. The Citiy Of Clouds (Qway-Lin) termine cette odyssée en apothéose. Nos deux héroïnes arrivent au bout de leur aventure. Claviers mystiques, chant grandiose, guitare hispanisante et orchestration brillante nous ramènent progressivement durant ces dix dernières minutes vers la réalité.      

Aujourd'hui, Mermaid Kiss n'est plus. Le groupe s'est séparé suite au départ d'Evelyn. Avant cela, il a publié un quatrième et dernier album, Another Country, en 2012, disponible uniquement en téléchargement. Jaimie Field, en compagnie de Wendy Marks, se consacre désormais à son nouveau projet, Zero She Flies. En revanche, aucune nouvelles d'Andy Garman ou de Nigel Hooton qui avaient déjà quitté le navire bien avant Another Country. Où qu'ils soient, tous peuvent se prévaloir d'avoir donner naissance à un chef d'œuvre exceptionnel, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Grâce à eux, Etarlis est.

Musiciens


Evelyn Downing : chant, flûte
Jamie Field : guitares
Andrew Garman : claviers, basse, batterie, percussions
Nigel Hooton : guitares

Kate Belcher : chant
Wendy Marks : cor anglais, hautbois, flûte
Troy Donockley : uilleann pipes
Jonathan Edwards : claviers

Titres


01. Prelude
02. A Different Sky
03. Walking With Ghosts
04. Dark Cover
05. Nowhere To Hide
06. Siren Song
07. A Sea Change
08. Shadow Girl
09. Beat The Drum
10. Crayola Skies
11. The City Of Clouds (Qway-Lin)

mercredi 2 septembre 2015

Maddy Prior - The Quest (2007)

Maddy Prior - The Quest
Maddy Prior - The Quest (2007)
En 2006, Maddy Prior, grande prêtresse du folk britannique, entame une série de concerts ayant pour thème la quête du Saint Graal. Cette tournée la conduit dans les villes liées à cette légende comme Glastonbury, Tintagel, Londres où Winchester. Dans cette dernière, elle enregistre, le 22 octobre, sa représentation qui sortira l'année suivante en CD sous le titre de The Quest.

Sur scène, elle est entourée de ses fidèles Nick Holland (claviers) et Troy Donockley (uilleann pipes, guitare électrique, guitare acoustique, bouzouki, low whistles, tin whistles, chœurs). Ensemble, ils interprètent un répertoire provenant essentiellement des albums les plus récents : Flesh & Blood (Sheath & Knife, Bitter Withy, Hind Horn), Ravenchild (Ravenchild, Dance On The Wind), Lionhearts (Maman, John, Jupiter) et Arthur The King dont le cycle du même nom, véritable pièce centrale du spectacle, est joué dans son intégralité.

Au fil des morceaux, Troy ne cesse d'impressionner. Il passe d'un instrument à l'autre avec une habileté exemplaire. Son bouzouki entêtant rythme Maman au refrain délicieusement chanté en français par Maddy, sa flûte cède tranquillement la place à la guitare électrique sur un Dance On The Wind au solo final fougueux, et son interprétation du Jupiter de Gustav Hoslt aux uilleann pipes est absolument démentielle.

De son côté, Maddy tient vraiment la forme et assure le show en grande professionnelle qu'elle est. Ici, pas de subterfuge, tout est simplicité, authenticité et proximité. Elle chante pour son public, danse pour lui, mais n'oublie pas de se faire avant tout plaisir. Comme nombre d'artistes, c'est de la scène qu'elle tire toute l'énergie qui lui permet d'avancer.

Témoignage de l'alchimie se dégageant de ces trois musiciens, The Quest marque aussi la fin d'une histoire commencée dans la seconde moitié des années 90. Maddy va retrouver ses anciens groupes, The Carnival Band et Steeleye Span. Quant à Troy, il va tourner la page Iona pour se rapprocher de Nightwish, tout en poursuivant occasionnellement sa collaboration avec son vieil ami Nick. A chacun de poursuivre sa quête, ainsi va la vie.

Musiciens


Maddy Prior : chant

Nick Holland : claviers
Troy Donockley : uilleann pipes, guitare électrique, guitare acoustique, bouzouki, low whistles, tin whistles, chœurs

Titres


01. Sheath & Knife
02. Bitter Withy
03. Quest
04. Jospeh Was A Tin Man
05. Maman
06. John
07. Fields Of The Cloth Of Gold

08. The Name Of Arthur
09. Veturae Remembering
10. Hallows I
11. Queen And Sovereignty
12. Hallow II
13. Tibal Warriors
14. Hallow III
15. Sentry
16. Hallows IV
17. Once & Future King

18. Jupiter
19. Hind Horn
20. Ravenchild
21. Dance On The Wind
22. The Templar Knight    

samedi 29 août 2015

Kildare - Celtic Carols (2007)

Kildare - Celtic Carols
Kildare - Celtic Carols (2007)
Kildare qui signifie "Église des chênes" en gaélique, est une ville irlandaise et un comté du même nom. C'est également un groupe dont plusieurs membres ont joué avec Iona. En 2007, est publié Celtic Carols, disque à la fois clair et obscur. 

Du côté de la lumière d'abord. L'esprit de Noël, synonyme de paix, est bien présent dans chacun des morceaux, qu'ils soient traditionnels tel que God Rest Ye Merry, Gentlemen et Sussex Carol / In Dulci Jubilo, ou qu'ils soient contemporains comme Immanuel composé par Stuart Townend ou A Star In The East de Nick Fletcher.

Les musiciens sont, quant à eux, exceptionnels. Terl Bryant, Tim Harries et David Fitzgerald au subtil jeu de flûte atmosphérique si identifiable sur A Sportless Rose, ont fait partie de Iona dans les années passées, alors que Troy Donockley est encore membre à part entière du groupe de Dave Bainbridge. Également ami de ce dernier, Nick Fletcher, à qui l'on doit les envolées "hackettiennes" de guitare électrique sur le très progressif  Let All Mortal Keep Silence, Tim Oliver, Dave Clifton et Chris Haigh ne déméritent pas à leurs côtés. Dernière précision, la présence exceptionnelle de Joanne Hogg qui pose sa voix angélique sur O Come, O Come, Emmanuel interprété divinement à la guitare classique par Nick Fletcher. 

Côté obscur maintenant. Il n'y a aucun inédit sur ce disque puisque tous les titres sont extraits de la série des Celtic Expressions Of Worship. Pour être encore plus exact, Let All Mortal Keep Silence et O Come And Join The Dance proviennent du volume 2, O Come, O Come, Emmanuel du volume 3 et tous les autres du volume 5, Celtic Expressions Of Christmas. D'ailleurs, les deux albums comportent une pochette quasi-identique. 

En réalité, "Kildare" est une structure vide qui n'existe pas en tant que groupe. C'est une entité crée de toute pièce par la maison de disque américaine Conventry Music qui a simplement racheté les droits d'exploitation des Celtic Expressions Of Worship au label britannique Kingsway et édité des compilation sous cette appellation. Aucun des musiciens cités ci-dessus n'a touché la moindre royalties sur les ventes de ce disque qui se trouve n'être qu'une banale opération commerciale. 

Au final, d'un point strictement musical, nous avons là un album de musique celtique des plus agréables  à écouter grâce à une interprétation minutieuse, exécutée par des musiciens de qualité dont le talent n'est plus à démontrer. Pour le reste, business is business...

Musiciens


Terl Bryant : batterie, percussions
Dave Clifton : mandoline, mandole, guitare
Nick Fletcher : guitares
Dave Fitzgerald : flûte, piccolo, saxophone, tin whistles
Troy Donockley : uilleann pipes, whistles
Chris Haigh : fiddle
Tim Harries : contrebasse, basse
Tim Oliver : claviers, piano

Joanne Hogg : chant
Zara Elin Bauman : harpe celtique
Fiona Davison : harpe celtique

Titres


01. God Rest Ye Merry, Gentlemen
02. O Come, O Come, Emmanuel
03. It Came Upon The Midnight Clear
04. In The Bleak Midwinter
05. Sussex Carol / In Dulci Jubilo
06. Come All Ye Worthy Christians
07. Immanuel
08. Let All Mortal Flesh Keep Silence
09. A Spotless Rose
10. Behold, The King Of Kings
11. O Come And Join The Dance
12. A Star In The East (Three Men Travelling)

samedi 22 août 2015

Songs For Luca 2 (2007)

Songs For Luca 2
Songs For Luca 2
Quatre ans après Songs For Luca, le couple Bainbridge renouvelle l'expérience en réunissant sur une nouvelle compilation sobrement intitulée Songs For Luca 2, un grand nombre d'artistes. Le but recherché étant toujours le même, à savoir récolter des fonds afin de venir en aide à leur fils autiste, Luca. Au final, 2 CD, 140 minutes de musique et une trentaine de participants et de titres portés par de magnifiques voix féminines.

Joanne Hogg est la chanteuse la mieux représentée puisqu'il nous est possible de l'entendre sur quatre titres. Entourée de Roine Stolt des Flower Kings à la guitare, de Dave Bainbridge aux claviers, de Nick Beggs à la basse, de Frank van Essen à la batterie et accompagnée d'Heather Findlay de Mostly Autumn au chant, elle livre une version totalement transformée et magnifiée de Journey Into The Morn issue de l'album de Iona du même titre. C'est également en compagnie de ses amis Dave Bainbridge, Troy Donockley et Frank van Essen qu'elle réinterprète deux chansons tirées de son premier album solo, Looking Into Light. Enfin, le remix de Bird Of Heaven de Iona ouvre le second disque. On retrouve sa version originale sur Beyond These Shores. Si Joanne n'en demeure pas moins discrète sur ce titre, le splendide solo final de guitare exécuté par Dave Bainbridge mérite à lui seul son écoute. 

Autre merveille que recèle cette compilation, la chanson Circles Of Stone du projet musical Chasing The Monsoon. Formé de Ian Jones, bassiste de Karnataka, du claviériste Steve Evans, producteur de l'album Delicate Flame Of Desire, du guitariste Ian Simmons et de la chanteuse Lisa Fury, ce titre est un mélange de musique celtique, progressive et ambient navigant dans les mêmes eaux que Karnataka. A noter d'ailleurs que Lisa Fury succédera à Rachel Jones au sein du groupe de Swansea et qu'au moment où nous écrivons ces lignes, aucun album de Chasing The Monsoon n'a encore vu le jour. Circles Of Stone demeure donc le seul titre de cette expérience musicale à être gravé sur CD.

Déjà présente sur l'EP Spirits Of Christmas Past, Winter Is King a bénéficié d'un remix exclusif du guitariste Ben Matthews du groupe Thunder. Cette douce chanson hivernale composée et chantée par Heather Findlay prend toute son ampleur grâce au duo de flûtes formé d'Angela Gordon et de Troy Donockley. Un vrai régal pour les oreilles tout comme le titre d'ouverture du premier CD, Eirigh Suas A Stoirin enregistré par Moya Brennan (Clannad) et ses musiciens. Cet inédit s'inscrit dans la grande tradition des ballades celtiques enivrantes.

Il serait trop fastidieux d'aborder tous les morceaux. Précisons simplement qu'à côté d'artistes confirmés tels que Mae McKenna, Nick Fletcher ou Phil Keaggy, d'autres, moins connus et répartis aux quatre coins de la planète, nous ouvre une fenêtre sur leur univers qui ne demande qu'à être exploré. Parmi eux, nous trouvons l'Allemand Frank Bossart et son projet Eureka, le groupe de rock progressif japonnais Kenso, Chris Hale et Peter Hicks, deux Américains qui ont grandi en Inde et qui ont formé Aradhna en 1999, ou encore Theophonic Cloud, duo basé en Alaska. 

Songs For Luca 2 n'est donc pas qu'une simple compilation. Nombreux sont les titres inédits et les artistes plus ou moins connus qui, d'une manière ou d'une autre, gravitent dans la fructueuse galaxie Iona. Il faut plutôt voir ce disque comme une passerelle entre ces différents musiciens dont l'écoute ne peut que susciter l’enthousiasme et le désir de découvrir de nouveaux horizons musicaux.  

Titres et interprètes


1.01. Eirigh Suas A Stoirin (Moya Brennan)
1.02. Big Fish Rumba (David Beegle)
1.03. Journey Into The Morn - new version (Joanne Hogg)
1.04. A Stor Mo Chroi (Troy Donockley / Dave Bainbridge)
1.05. Strange Kind Of Friend (Martyn Joseph)
1.06. Lost For You (Soulful Terrain)
1.07. A Winter In Hokkaido (Kenso)
1.08. I Ask No Dream (Joanne Hogg)
1.09. Asilomar Sunrise (Keith Baker)
1.10. Across The Sea (Dave Bainbridge / Phil Keaggy)
1.11. Rahim Dhaga (Aradhna)
1.12. Arabesque (Eureka)
1.13. Excuses To Fall (Richard John Thompson)
1.14. In Your Arms (Debbie Bainbridge)
1.15. Dreaming (Invisible Opera Company Of Tibet)

2.01. Bird Of Heaven - 2007 remix (Iona)
2.02. Do Wot You Want (Nick Beggs)
2.03. Circles Of Stone (Chasing The Monsoon)
2.04. Hymn To The Sea (Troy Donockley)
2.05. Silver Moon (Nick Fletcher)
2.06. Super Glue (Rachel Taylor-Beales)
2.07. Sacred Space (Debbie Bainbridge)
2.08. Winter Is King (Mostly Autumn)
2.09. O Euchari (David Fitzgerald / Dave Bainbridge)
2.10. A Prayer (Mae McKenna / Dave Bainbridge)
2.11. The Brilliance Of Stars (Deborah Martin)
2.12. Almighty Father Who Dost Give (Joanne Hogg)
2.13. Out Of The Ether (Guillermo Cides / Emmett Chapman)
2.14. Luca (Theophonic Cloud)
2.15. Red Sun (Nick Fletcher / Dave Bainbrige)

lundi 22 juin 2015

Annie Haslam with Magenta - Night And Day (2006)

Annie Haslam with Magenta - Night And Day (2006)
Annie Haslam with Magenta -
Night And Day (2006)
Attention collector ! Cet EP 4 titres est la rencontre au sommet entre Annie Haslam, chanteuse culte du groupe Renaissance qui a connu son apogée dans les années 70, et Magenta issu de la nouvelle vague des années 2000 du courant progressif.

Petit retour en arrière.

Christina, chanteuse de Magenta, n'a pas du tout grandi en écoutant du rock progressif. Bien au contraire, dans sa jeunesse, elle était plutôt branchée punk. Elle ignorait donc tout de Renaissance jusqu'à sa rencontre avec Rob Reed et la sortie du premier album de Magenta, Revolutions, où la critique ne cessait de faire la comparaison entre sa voix et celle d'Annie Haslam. Intriguée, elle décide de s'intéresser à cette dernière afin de mieux la connaître. En 2004, via le site web d'Annie, alors en retrait du monde musical depuis quelques années et reconvertie dans la peinture, elle prend contact et lui fait parvenir une copie de Seven, tout juste paru. Puis les deux artistes se rencontrent au printemps 2005, lors du festival RoSFest à Phoenixville auquel participe Magenta. 

Quelques semaines après, Christina écrit la chanson Night And Day suite à un rêve ésotérique qu'elle a fait lors d'un séjour dans un ranch en plein cœur du Wyoming. Après l'avoir arrangée avec Rob Reed, ils proposent à Annie de l’enregistrer. Ce qu'elle accepte avec grand plaisir. 

Ceux sont trois versions de cette même chanson qui se trouvent sur cet EP. L'originale s’inscrit dans la continuité du Nothern Lights de Renaissance, un des rares "hits" du groupe qui a eu le privilège de passer en radio. Elle correspond donc parfaitement au répertoire d'Annie qui en livre une interprétation remplie de convictions. Sur l'Evening Mix, la batterie et la guitare sont en retraits au profit du piano et de la cornemuse de Troy Donockley. Cette version présente un grand intérêt car elle s'apparente à une version acoustique et met bien plus en avant la fantastique voix d'Annie. La troisième est absolument grandiose puisqu'il s'agit d'un duo avec Christina. Les deux voix sont d'abord face à face puis se mêlent dans un tourbillon d'intensité absolument gigantesque. 

La pochette du disque est une peinture d'Annie inspirée par la chanson Night And Day. Cette œuvre, intitulée Essence Of Love a, à son tour, inspiré Rob Reed qui a composé l'instrumental du même nom aux sonorités très oldfieldiennes. Il est placé en troisième position sur le disque. 

La parution de ce petit EP aura, au final, des conséquences des plus bénéfiques. En effet, cet adoubement a permis à Magenta d'accroître son influence sur la scène progressive et de devenir, simultanément à la parution de leur dernier album incontournable Home, le véritable fer de lance des groupes avec chanteuses. Quant à Annie Haslam, cette reconnaissance de la nouvelle génération va lui redonner confiance, puis l'encourager "progressivement" à reprendre le chemin des studios en vue de reformer Renaissance et d'asseoir ainsi définitivement son statut d'icône du mouvement progressif. 

Musiciens


Annie Haslam : chant
Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers
Chris Fry : guitare
Dan Fry : basse
Allan Mason-Jones : batterie
Martin Rosser : guitare

Troy Donockley : uilleann pipes, flûtes

Titres


01. Night And Day
02. Night And Day - Evening Mix
03. Essence Of Love
04. Night And Day - Duet With Christina

jeudi 18 juin 2015

Magenta - Home (2006)

Magenta - Home (2006)
Magenta - Home (2006)
Après The Lamb Lies Down On Broadway de Genesis dans les années 70, après The Wall de Pink Floyd qui a marqué les années 80, après Brave de Marillion dans les années 90, Magenta publie, en 2006, Home, le concept-album des années 2000. Ce disque est le projet le plus ambitieux de la carrière du groupe et succède aux déjà excellents Revolutions et Seven. D'abord vendu en album simple accompagné du EP New York Suite, Rob Reed aura la bonne idée de le rééditer en 2009, dans une version double avec les chansons de l'EP respectant l'ordre chronologique de l'histoire.

Car Home est avant tout une histoire. Celle d'une jeune femme passée du mauvais côté de la loi qui décide de quitter Liverpool pour partir aux États-Unis en quête d'une vie meilleure. Pleine d'espoir, elle va rapidement déchanter. Rattrapée par ses vieux démons (l'alcool, la drogue et la prostitution) suite à de mauvaises rencontres à New York, elle fuit à nouveau et erre à travers le pays. Toutefois, sa rencontre avec Joe, un Indien d'Amérique, va complètement bouleverser sa vie. Grâce à lui, elle retrouvera la paix intérieure et aura la force de rentrer chez elle, dans son pays natal, afin de mettre un terme à cette épopée, véritable voyage initiatique.

Le rôle principal est tenu par la chanteuse du groupe, Christina, qui interprète chaque chanson à la première personne, les rendant ainsi encore plus poignantes. Habitée par son personnage, elle se transforme en une véritable actrice traversée par toute une palette d'émotions. Son chant, d'une précision jusque là inégalée, s'accorde avec chacune des couleurs du disque, passant de la joie à la tristesse, de la tristesse à la nostalgie ou de la nostalgie à l'espoir.

Elle est dirigée par le metteur en scène Rob Reed, secondé par son frère Steve Reed, auteur des paroles et à l'origine de l'histoire. Comme à son habitude, Rob multiplie les casquettes en étant à la fois derrière la caméra en tant que producteur, et devant, en jouant toute une multitude d'instruments (claviers, basse, percussions, guitare, mandoline, chœurs). Il est secondé à la guitare par Chris Fry et Martin Rosser, à la batterie par Allan Mason-Jones et à la basse par le frère de Chris, Dan Fry, remplaçant de Matthew Cohen parti fonder The Reasoning. Quelques "guest stars" font également de courtes, mais remarquées, apparitions, parmi lesquelles Tim Robinson, vieux compère de Rob, à la batterie, Hywel Maggs qui électrise Joe et Journey's End avec sa guitare, Lee Goodall au saxophone sur Moving On donnant l'impression d'entendre Dick Parry sur un morceau du Pink Floyd, ou encore l'exceptionnel Troy Donockley à la cornemuse sur les deux morceaux de fin, The Traveller's Lament et Home, illuminant ainsi l'espoir retrouvé.

A lire les différentes critiques, dans l'ensemble enthousiastes et unanimes, il est évident que les sources d'inspiration sont multiples. Leurs illustres aînés, comme pour chacune de leurs œuvres antérieures, sont évoqués : Yes (pour la basse), Renaissance (pour le chant), Pink Floyd (pour les guitares) et Genesis (pour les claviers). La comparaison avec leurs contemporains comme Mostly Autumn ou Iona grâce, notamment, à la présence de Troy Donockley, ainsi que Glass Hammer pour l'aspect le plus symphonique de leur musique, est également recevable. Les influences de Mike Oldfield et d'Elton John sont, elles, clairement revendiquées par Rob Reed en personne, de même que celles, plus surprenantes, de Kiss, Oasis, Eagles, Massive Attack ou Kate Bush. Enfin, dans certains recoins, plane l'ombre de Marillion, de Camel, de Kayak ou des Flower Kings.

Home, produit protéiforme de toute cette somme, est avant tout un album d'exception, fruit d'un travail minutieux, qui se classe parmi les plus réussis de sa catégorie. De toute la carrière du groupe, s'il ne fallait ne conseiller qu'un seul album de leur discographie, ce serait sans aucune hésitation ce chef œuvre à la fois doux, mélancolique et émotionnellement très fort.


Magenta - New York Suite (2006)
Magenta - Home + New York Suite
(2006)


Musiciens


Christina : chant
Rob Reed : claviers, basse, guitare, flûte, tambourin, mandoline, chœurs
Chris Fry : guitare
Martin Rosser : guitare
Dan Fry : basse
Allan Mason-Jones : batterie

Tim Robinson : batterie
Martin Shellard : guitare
Lee Goodall : saxophone
Hywel Maggs : guitare
Christian Philips : guitare, chœurs
Troy Donockley :uilleann pipes, flûte
Mal Pope : chœurs
Lorraine King : chœurs

Titres


1.01. This Life
1.02. Hurt
1.03. Moving On
1.04. My Home Town (Far Away)
1.05. Brave New Land
1.06. The Journey
1.07. Towers Of Hope
1.08. Arrival
1.09. Home From Home

2.01. White Lies
2.02. Demons
2.03. Truth
2.04. Morning Sunlight
2.05. Joe
2.06. The Dream
2.07. The Visionary
2.08. Journey's End
2.09. The Traveller's Lament
2.10. Home

samedi 13 juin 2015

Mostly Autumn - Storms Over London Town (2006)

Mostly Autumn - Storms Over London Town (2006)
Mostly Autumn - Storms Over
London Town (2006)
Chaque album live de Mostly Autumn recèle son lot de (bonnes) surprises. Storms Over London Town, enregistré le 4 juin 2005 au London Astoria, tout comme son prédécesseur The V Shows, ne déroge pas à la règle.

Pour la première fois, les chansons de Storms Over Still Water sont jouées sur scène. Elles sont particulièrement mises en valeur puisque sur les onze titres sélectionnés, cinq proviennent du dernier album (Out Of The Green Sky, Broken Glass, Black Rain, Carpe Diem et Storms Over Still Water). Les autres sont issues de Passengers (Answer The Question, Distant Train), The Last Bright Light (Never The Rainbow) et The Spirit Of Autumn Past (Evergreen, The Spirit Of Autumn Past - Part I). 

Le disque est structuré en deux parties avec d'abord les titres les plus rock et électriques (d'Out Of The Green Sky à Never The Rainbow), puis, à leur suite, les morceaux les plus atmosphériques et celtiques (de Distant Train à The Spirit Of Autumn Past - Part I)

Plus intéressant sont les invités présents, tous mis à l'honneur aux côtés de Bryan Josh (chant, guitares), Heather Findlay (chant, tambourin), Iain Jennings (claviers), Liam Davison (guitares, chœurs), Angela Gordon (flûte, claviers, chant, tambourin), Andy Smith (basse) et Andrew Jennings (batterie). 

Olivia Sparnenn, découverte sur l'album solo de Iain Jennings, Breathing Space, et Rachel Jones, ancienne chanteuse de Karnataka qui a déjà collaboré avec Mostly Autumn sur The Story So Far..., sont toutes deux aux chœurs. Livvy interprète seule un Nerver The Rainbow dynamité, quant à Rachel elle tient le chant principal sur le très floydien Storms Over Still Water. Un vrai régal !

Ben Matthews, guitariste du groupe de hard Thunder, est venu prêter main forte sur Black Rain et Never The Rainbow en leur conférant un son bien plus "heavy" que les versions studio. 

L'ami de toujours Troy Donockley a apporté avec lui cette fameuse "celtic touch" sur le magnifique Carpe Diem, incontestablement un des meilleurs titres du répertoire de Mostly Autumn, et sur Finlandia, composé par Sibelius, que l'on retrouve sur son premier album solo, The Unseen Stream, et sur celui de Maddy Prior, Flesh & Blood, où ses uilleann pipes (cornemuse) remplies de sensibilité font des merveilles. 

En terminant le disque par l’irrésistible instrumental The Spirit Of Autumn Past - Part I signé Iain Jennings, Bryan Josh a souhaité rendre un hommage à son fidèle compagnon de route qui, à l'issue de cette nouvelle tournée, a décidé de quitter le navire Mostly Autumn pour s'embarquer dans un nouveau projet musical avec une certaine... Olivia Sparnenn. 

Si on peut regretter que sur les 2 h 30 du show, seule une heure a été gravée sur CD, cela ne gâche en rien notre plaisir de se jeter dans ce magma de voix célestes, de claviers lumineux, d'envolées de guitares ou de flûtes aériennes si typiques du son "Mostly Autumn", groupe authentique qui ne triche jamais avec son public. 

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitares
Heather Findlay : chant, tambourin
Iain Jennings : claviers
Liam Davison : guitares, chœurs
Angela Gordon : flûte, claviers, chant, tambourin
Andy Smith : basse
Andrew Jennings : batterie

Ben Matthews : guitare
Troy Donockley : low whistles, uilleann pipes
Olivia Sparnenn : chant
Rachel Jones : chant
Chris Johnson : effets sonores

Titres


01. Out Of The Green
02. Broken Glass
03. Answer The Question
04. Black Rain
05. Never The Rainbow
06. Distant Train
07. Evergreen
08. Carpe Diem
09. Finlandia
10. Storms Over Still Water
11. The Spirit Of Autumn Past (Part I)

dimanche 7 juin 2015

Barbara Dickson - Nothing's Gonna Change My World (2006)

Barbara Dickson - Nothing's Gonna Change My World: The Songs Of Lennon, McCartney and Harrison (2006)
Barbara Dickson - Nothing's Gonna
Change My World (2006)
Deux ans après Full Circle, Barbara Dickson poursuit sa collaboration avec son ami Troy Donockley qui lui offre, une nouvelle fois, ses service de musicien (guitare, claviers, mandoline, bouzouki, low whistle, percussions) et de directeur artistique sur ce nouvel album, commande de la maison de disque Universal. 

En effet, courant 2005, Barbara a été approchée pour réaliser un disque de reprises des Beatles. Leur univers lui est familier puisqu'en 1974, elle chantait déjà leurs plus grands succès dans le spectacle "John, Paul, George, Ringo... and Bert". Sur ce nouveau projet, elle a obtenu d'avoir carte blanche dans le choix des titres. Ainsi, au lieu de choisir la voie de la facilité et de se limiter aux hits maintes et maintes fois entendus, elle a préféré reprendre des chansons moins connues, dont certaines faces B de 45 tours (Rain, P.S. I Love You). 

Entourée de Terl Bryant, de Neil Drinkwater, de l'Emperor String Quartet qui avaient déjà collaborés sur Full Circle, de Chris Hughes, batteur sur l'album So de Peter Gabriel qui a également travaillé avec Paul McCartney et Robert Plant, de Mark Frith des Troubadours, et de son compatriote écossais et ami Midge Ure (Ultravox) venu chanter en duo sur le très émouvant I'll Be Back, Barbara réussit le tour de force à s'approprier intégralement chacune des chansons pour en donner une version revisitée des plus personnelles qui ne trahit en rien l'œuvre originale. Bien au contraire ! 

Le résultat final est des plus brillants et dépasse largement toutes les attentes. L'album s'ouvre sur une composition du regretté, et parfois mésestimé, George Harisson, If I Need Someone, extraite de l'album Rubber Soul datant de 1965. Il se termine, tout en douceur, par le magnifique Goodnight  de Lennon, délicate berceuse simplement accompagnée au piano par le tout aussi délicat Neil Drinkwater. Seul réel tube du groupe sélectionné, Eleanor Rigby est chanté, sans fausse note, a cappella par une Barbara qui atteint le sublime avec sa seule voix. Cette même voix qui interprète un Things We Said Today des plus atmosphériques, ou encore un I Will écrit par Paul pour Linda au début de leur relation, toujours aussi attachant, et un Across The Universe, tiré de Let It Be (1971), aux discrètes sonorités progressives présentes tout au long de ce voyage intersidéral. 

Si Nothing's Gonna Change My World ne va pas changer la face du monde, il bénéficie d'arrangements somptueux et est portée par une voix magnifique qui en font un des meilleurs hommages aux Fab Four. Il s'inscrit également dans la continuité discographique d'une artiste trop méconnue en France qui, pourtant, prouve, album après album, la richesse de son talent. 

Musiciens


Barbara Dickson : chant

Midge Ure : chant
Troy Donockley : guitare, claviers, mandoline, bouzouki, low whistle, percussions, chœurs
Mark Frith : basse, claviers
Neil Drinkwater : piano
Chris Hughes : batterie, percussions
Terl Bryant : batterie, percussions

The Emperor String Quartet
Martin Burgess : violon
Clare Hayes : violon
Fiona Bonds : alto
William Schofield : violoncelle

Titres


01. If I Need Someone
02. I Will
03. Rain
04. Here, There And Everywhere
05. Every Little Thing
06. Eleanor Rigby
07. Things We Said Today
08. I'll Be Back
09. P.S. I Love You
10. The Fool On The Hill
11. Across The Universe
12. Goodnight

mercredi 3 juin 2015

Maksim - Electrik (2006)

Maksim Mrvica
Maksim - Electrik (2006)
Plein de fougue et de vitalité, Electrik est le cinquième album du pianiste croate Maksim Mrvica. Né dans l'ancienne Yougoslavie, en 1975, il a suivi sa formation à l'Académie de musique de Zagreb, puis au Conservatoire Franz Lizst de Budapest, en Hongrie, et, enfin, à Paris. 

C'est pourtant en Asie que ce fils prodige de la belle Europe connait une gloire immense et vend ses albums par centaines de milliers. Ainsi, en 2003, The Piano Player, son deuxième opus, est devenu disque d'or en Malaisie, Chine et Indonésie, et disque de platine à Taïwan, Singapour et Hong Kong. 

Avec Electrik, il poursuit son œuvre mêlant à la fois musiques classiques et électroniques, reprises et inédits. Les compositions de l'éternel J. S. Bach (Prelude In C), de l'Italien Verdi (The Gypsy Maid, Requiem), des Français Georges Bizet (Carmen Entr'acte) et Gabriel Fauré (In Paradisum), ou encore d'Edvard Grieg (Hall Of The Mountain King), célèbre pianiste norvégien, sont revisitées aux côtés de celles, plus inattendues et contemporaines, de l'Allemand Hans Zimmer (Beyond Rangoon / Waters Of Irrawaddy) et du célèbre groupe suédois ABBA (The Way Old Friends Do, dernier titre de Super Trouper). 

Son compatriote Tonci Huljic avec lequel il travaille depuis 2001, et à qui il doit son plus grand succès, Croatian Rhapsody (The Piano Player, 2003), lui a offert quatre titres inédits, dont un Tango In Ebony des plus torrides... 

Toutefois, la pièce maîtresse d'Electrik, Nachrach, est signée du Britannique Troy Donockley. Ce morceau mystique, traversé de sonorités orientales et balkaniques, semble sorti tout droit d'un album de Dead Can Dance de la grande époque. Jamais le chant éblouissant de Joanne Hogg n'a été aussi proche de celui de Lisa Gerrard. A nouveau, Andy Duncan qui a déjà œuvré sur les albums de Troy, The Unseen Stream et The Pursuit Of Illusion, réalise un travail d'orfèvre aux percussions, accompagné d'un Phil Barker, bassiste honorable de Iona, très inspiré. L'ensemble est mené par le piano dominant de Maksim qui semble rechercher la confrontation avec les autres instruments au détriment d'une osmose harmonieuse. Cette musique obscure n'en demeure pas moins, au final, des plus lumineuses. 

Grâce à cette collaboration plutôt hors norme, Troy Donockley a composé un titre exceptionnel dans la droite lignée de son travail en solo. Il nous permet, avant tout, de découvrir Electrik, un album des plus éclectiques, et Maksim, un artiste international ingénieux, injustement méconnu dans nos contrées. 

Musiciens


Maksim : piano

Joanne Hogg : chant
Ben Shamali : chant
Hana Huljic : chant
Jacob Moriarty : chant
Yeung Xi Yi : chant
Haley Glennie-Smith : chant
Peter Graso : chœurs
Tonci Huljic : chœurs
Zeljko Baricic : chœurs
Eduard Botric : chœurs
Troy Donockley : low whislte, guitare
Eduard Botric : guitare
Mr. Reasonable : sitar
Saroja : dilruba
Clio Gould : violon
Peng Fei : violon
Eddie Hession : accordéon
Phil Barker : basse
Andy Duncan : percussions
Paul Clarvis : percussions

Heart Of Asia
Royal Philharmonic Orchestra (conduit par Julian Kershaw)
The Crouch End Festival Chorus (conduit par David Temple)

Titres


1.01. The Gypsy Maid
1.02. Requiem
1.03. Child In Paradise
1.04. Anchem
1.05. Hall Of The Mountain King
1.06. Nachrach
1.07. Beyond Rangoon / Waters Of Irrawaddy
1.08. March Of The Icons
1.09. Tango In Ebony
1.10. Carmen Entr'acte
1.11. Prelude In C
1.12. In Paradisum
1.13. The Way Old Friends Do

2.01. The Gypsy Maid (Club Remix)
2.02. Prelude In C (Club Remix)
2.03. Requiem (Breaks Remix)
2.04. Child In Paradise (Co-Fusion Mix)