dimanche 18 décembre 2016

Ikos - Christmas Carols & Songs (2002)

Ikos Christmas
Ikos - Christmas Carols & Songs
(2002)
Derrière le projet Ikos ("fenêtre de lumière" en grec), se cache le guitariste David Clifton. Durant sa carrière, il a joué aux côtés d'artistes aussi divers que Tanita Tikaram, Chris de Burgh ou Madness. Il est aussi un des musiciens récurrents de la série des Celtic Expressions Of Worship qui regroupe d'autres musiciens proches de l'univers de Iona parmi lesquels David Fitzgerald, Troy Donockley, Tim Harries ou Terl Bryant. Ce dernier a d'ailleurs été invité à participer aux percussions sur Christmas Carols & Songs en compagnie d'un autre ancien de Iona, le saxophoniste Mike Haughton

Cet album est né de la volonté de David d'adapter des chants de Noël traditionnels à des sonorités plus modernes. Pour cela, il s'est entouré de toute une galerie de musiciens jouant aussi bien d'instruments classiques que contemporains. Il a également fait appel aux chœurs de la cathédrale de Peterborough dont lui-même a fait partie durant son enfance. Outre la guitare, il tient le chant principal. Jane Siberry, chanteuse canadienne qui a connu un certain succès dans les années 80, l'accompagne sur une très belle version de Silent Night, et sur le chant d'origine polonaise Infant Holy, Infant Lowly. For Unto Us A Child Is Born et Rejoice And Be Merry bénéficient de la présence d'une autre choriste, la britannique Lizzie Deane plutôt habituée à un registre soul, funk et blues. 

Album de Noël par excellence, Christmas Carols & Songs est illustré d'une magnifique pochette réalisée par l'artiste Charlie Mackesey, un passionné de musique. Le livret intérieur n'est pas dénué d'intérêt. Chaque chant traditionnel est remis en perspective par une brève présentation historique. A la fois objet culturel et spirituel, ce disque a vocation à enchanter les plus belles veillées hivernales du mois de décembre. 

Musiciens


David Clifton : chant, guitares, mandoline, mandole, percussions
Mark Russell : claviers, programmation
Dudley Phillips : basse, contrebasse
Simon Russell : basse
Steve Creese : batterie, percussions
Terl Bryant : percussions
Jane Siberry : chant
Lizzie Deane : chant
Gregg Miner : harpe irlandaise
Paul Twelftree : bugle
Mike Haughton : saxophone, flûte

Ensemble de cordes

The Choir of Peterborough Cathedral
Christopher Grower : directeur
Oliver Waterer : orgue

Titres


01. O Little Town Of Bethlehem
02. O Come, O Come, Emmanuel
03. Silent Night
04. Infant Holy, Infant Lowly
05. Bethlehem Down
06. The Gloucestershire
07. Away In A Manger
08. For Unto Us A Child Is Born
09. Rejoice And Be Merry
10. Of The Father's Love Begotten
11. How Far Is It To Bethlehem
12. In The Bleak Mid-Winter
13. Lullaby (Suo Gân)
14. The Holy Child

samedi 17 décembre 2016

Joanne Hogg & Frank van Essen - Raphael's Journey (2010)

Joanne Hogg Raphael's Journey
Joanne Hogg & Frank van Essen -
Raphael's Journey (2010)
D'abord disponible uniquement en téléchargement, Raphael's Journey, œuvre commune de Joanne Hogg et Frank van Essen, a finalement été édité sous forme de CD en 2010.

A l'origine, Joanne souhaitait réunir une collection de berceuses (Lullaby In Colour, Into Your Dreams, Song From The Womb, Sweet Dreams) à destination de ses deux jeunes enfants. Elle a proposé à son camarade de Iona d'y participer, puis, de fil en aiguille, le projet s'est transformé en un voyage spirituel et mystique sous l'égide inspirée de l'archange Raphaël. Dans la mythologie biblique, et dans le livre de Tobie plus précisément, cet archange accompagne le jeune Tobiah, fils de Tobie, dans son voyage à Ectabane durant lequel il pêche un poisson dont le fiel guérira la cécité de son père. Dès lors, Raphaël est devenu pour l'Église le saint patron des voyageurs.

Sur la version immatérielle d'abord vendue par le label Kingsway, en 2008, au profit d'associations venant en aide aux enfants, seule Joanne était créditée. Il faudra attendre la version CD pour que le nom de Frank soit associé au sien. C'est là lui rendre justice et reconnaître toute son implication. Non seulement il a produit, arrangé, enregistré et mixé l'album, mais il a également coécrit cinq des quatorze chansons et joué d'une multitude d'instruments : batterie, percussions, violon, alto et claviers.

D'autres membres de la famille Iona ont été également impliqués dans ce disque. Dave Bainbridge est intervenu aux claviers, à la guitare acoustique et au bouzouki. Troy Donockley a apporté sa touche celtique grâce à ses whistles et uilleann pipes. L'irremplaçable Phil Barker tient la basse. Amie fidèle, la grande Moya Brennan avec laquelle Joanne a enregistré le premier volume des New Irish Hymns, vient poser sa voix éthérée sur quelques chansons. 

D'un point de vue musical, Raphael's Journey se situe au centre de la galaxie Iona, mais est également traversé par des courants d'inspiration en provenance de Clannad ou Eden's Bridge. D'ailleurs, il s'inscrit dans la continuité de la compilation Celtic Lullabies - Presence And Protection à laquelle Joanne avait contribué avec la douce berceuse Sweet Dreams For You co-écrite avec Phil Hart. Cette chanson devenue simplement Sweet Dreams est ici présentée dans une nouvelle version toute aussi attendrissante. 

Moment de pur bonheur, Raphael's Journey symbolise une étape décisive dans la carrière et la vie de Joanne Hogg, celle de sa transformation de jeune femme en mère accomplie.  Alors que son premier album solo Looking Into Light, sorti en 1999, était dédié à ses parents, et plus particulièrement à son père alors récemment disparu, en l'espace d'une décennie, Joanne a connu les joies de la maternité et mis au monde deux adorables bambins. A leur tour, ils l'ont inspirée dans cette bienveillante odyssée musicale. 

Joanne Hogg Raphael's Journey
Joanne Hogg - Raphael's Journey
(2008)

Musiciens


Joanne Hogg : chant, piano
Frank van Essen : batterie, percussions, violon, alto, claviers, programmation, chœurs

Dave Bainbridge : claviers, guitare acoustique, bouzouki
Troy Donockley : whistles, uilleann pipes
Phil Barker : basse
Jan-Peter Beijersbergen : guitares électriques
Gwyneth McBride : violoncelle
Luca Genta : violoncelle
Moya Brennan : chant
Tré Sheppard : chant

Titres


01. The River
02. Lullaby In Colour
03. Into Your Dreams
04. Round Me Falls The Night
05. Raphael's Journey
06. Life's Winterdays
07. Walking On Troubled Water
08. Song From The Womb
09. Life Is Precious
10. Sweet Dreams
11. Dance To The Unborn
12. Home To You
13. Saviour
14. You Will I Love

vendredi 16 décembre 2016

Iona - The Best Of Iona (2010)

The Best Of Iona
Iona - The Best Of Iona (2010)
Curieux objet que ce Best Of de Iona. Devenu très vite collector de par sa rareté, il a servi d'objet promotionnel lors de la tournée américaine du groupe en 2010. Bien que ne comportant pas d'inédit, ce genre de compilation est toujours intéressant car elle reflète les aspects discographiques que le ou les artistes souhaitent mettre en valeur auprès d'un nouveau public.

Les douze titres qui le composent forment un ensemble atypique rarement entendu ailleurs, à la fois homogène et varié, sur une durée de soixante-dix minutes. Chaque album est représenté de manière équitable par deux titres chacun. Seul absent de la liste, le dernier en date, The Circling Hour paru en 2006. Cet oubli relève du mystère. A la place, nous avons droit à un extrait du live Woven Cord, le splendide Revelation, initialement sur The Book Of Kells. Autre surprise, les Jigs qui se trouvent sur le quatrième disque de l'anthologie The River Flows

Dave Bainbridge et les siens ont bien pris soin de montrer Iona sous ses multiples angles esthétiques. Les pop songs celtisantes toujours spirituelles (The Island, Today, Chi-Rho) côtoient avec la même élégance les longues plages progressives plus exigeantes telles que Matthew The Man, un des summums de leur carrière, ou l'instrumental atmosphérique envoûtant Heaven's Bright Sun. Les différents musiciens qui ont contribué au succès de ce groupe d'exception ne sont pas oubliés. Ainsi, Frank van Essen et son violon féerique transforment A Million Stars en une pluie d'étoiles merveilleuse, et le sonneur Troy Donockley enflamme les Jigs grâce à ses whistles et pipes, à l'aide de la basse endiablée d'un Phil Barker transcendé. Bien évidemment, Iona ne serait pas, sans le talent indéniable de Dave Bainbridge, compositeur, arrangeur, claviériste et guitariste hors pair, ni Joanne Hogg, chanteuse des plus charismatiques au souffle divin (écoutez Edge Of The World, Hinba ou Revelations pour vous en convaincre...).

Aujourd'hui, ce disque prend une symbolique toute particulière. Dave Bainbridge a annoncé sur les réseaux sociaux en ce mois de décembre 2016 la triste fin de Iona après vingt-sept ans d'existence. Plongée dans un sommeil latent suite à la sortie du dernier opus Another Realm en 2011, la machine Iona était devenue trop difficile à redémarrer du fait de l'éloignement géographique des uns et des autres (Joanne vit en Irlande du Nord, Dave dans le nord-est de l'Angleterre et Frank aux Pays-Bas), et, surtout, parce que chacun d'entre eux se trouve trop absorbé par ses propres projets personnels. Quoiqu'il en soit, une chose demeure certaine, tous peuvent être fiers du travail accompli au fil des années. Rares sont les groupes à avoir maintenu une qualité artistique aussi élevée et constante tout au long de leur carrière. Merci du fond du cœur à Dave Bainbridge, Joanne Hogg, Frank van Essen, Phil Barker, Martin Nolan, Troy Donockley, David Fitzgerald, Mike Haughton, Terl Bryant, Nick Beggs et Tim Harries.



Titres


01. The Island (Re-mixed)
02. Today
03. Edge Of The World
04. Heaven's Bright Sun
05. Divine Presence
06. Hinba
07. A Million Stars
08. Revelation (Woven Cords Version)
09. Chi-Rho
10. Jigs
11. Matthew The Man
12. Iona (Re-mixed)

mercredi 14 décembre 2016

Mostly Autumn - Go Well Diamond Heart (2010)

Mostly Autumn Go Well Diamond Heart
Mostly Autumn - Go Well Diamond
Heart (2010)
Nouvel album, nouveau line-up. Et pas des moindres. Go Well Diamond Heart voit le retour de deux membres historiques de Mostly Autumn : le claviériste Iain Jennings et le guitariste Liam Davison. Gavin Griffiths qui officiait auparavant au sein de Karnataka et qui opère désormais avec Panic Room, occupe le poste si convoité de batteur. 

Mais le changement le plus significatif, et le plus redouté, est le remplacement d'Heather Findlay par Olivia Sparnenn. Contrairement à Tarja Turunen ou à d'autres, Heather n'a pas été mise dehors, c'est elle qui a pris la (lourde) décision de partir, et ce, au grand désespoir de Bryan Josh, le leader de la bande.  

Néanmoins, son ombre plane sur l'ensemble de l'album dont le travail d'écriture avait commencé bien avant son annonce. Certaines chansons composées dans l'idée de sa participation ont été conservées, et cela se ressent. D'autres lui sont directement dédiées. Violet Skies est une lettre émouvante que lui adresse Bryan par l'intermédiaire d'Olivia. Il avoue également avoir eu à l'esprit son amie de cœur au moment d'écrire Back To Life, majestueuse ballade. 

C'est donc après cinq années passées dans le groupe et après avoir menée Breathing Space, sa propre formation avec Iain Jennings, qu'Olivia devient la nouvelle femme forte de Mostly Autumn. Anne-Marie Helder, toujours présente, la seconde aux harmonies vocales auxquelles s'ajoute son talent de multi-instrumentiste. On ne pouvait mieux rêver pour cette succession. Olivia possède une voix aussi douce que sa devancière, mais fait preuve d'un plus grande puissance. Lorsqu'elle se lance, rien ni personne ne semblent pouvoir l'arrêter. 

Sans pour autant opérer un retour en arrière, Mostly Autumn emprunte à nouveau la voie folk et celtique. For All We Shared qui rend un vibrant hommage à tous ses fans, ouvre l'album et donne le ton. Clin d’œil appuyé au tout premier album du groupe, il bénéfice de l'intervention magique du fidèle Troy Donockley à la cornemuse et aux flûtes irlandaises. Comme par enchantement, il réapparaît ensuite sur le très inspiré Back To Life et And When The War Is Over..., hymne à la paix, sorte de Dance Me To The End Of Love de feu Leonard Cohen que l'on imaginerait interprété en duo avec Jennifer Warnes, accompagné d'un David Gilmour flamboyant à la guitare. Aux chœurs, on peut y entendre un autre ami de longue date, ce cher Marc Atkinson, venu déjà prêter sa voix en des temps plus anciens (The Last Bright Light, The Story So Far, Passengers...).

Hold The Sun durant lequel alternent ambiances menaçantes et hypnotiques, et la chanson titre Go Well Diamond Heart, écrite en l'honneur de Ben Parkinson, soldat britannique fan de la formation yorkaise qui a perdu ses jambes au cour d'une mission en Afghanistan, sont deux moments de grâce absolue qu'illuminent Josh et son jeu de guitare si caractéristique. Plus secondaires, Deep In Borrowdale trop heavy et Something Better au refrain entêtant sont de la même qualité que l'ensemble des titres proposés sur le second CD de la version collector. On en compte huit au total. Ice, captivant d'un bout à l'autre par sa montée en puissance, et Forever Young que l'on croirait sorti tout droit du répertoire de Breathing Space, sont les plus intéressants. Josh et sa bande leur offriront même une certaine reconnaissance en les interprétant régulièrement sur scène. 

Disque charnière dans la carrière de Mostly Autumn, Go Well Diamond Heart apparaît en définitive comme la transition équilibrée entre un passé extrêmement riche qui se referme lentement et l'ouverture vers de nouveaux horizons à explorer. Le très sélect Classic Rock Society ne s'y est pas trompé en lui décernant le titre mérité de meilleur album de l'année 2010. Dans la foulée, Bryan a été sacré meilleur guitariste, Olivia meilleure chanteuse et Gavin Griffiths meilleur batteur. Si on y ajoute le prix de la meilleure prestation live et celui de personnalité de l'année attribué à Anne-Marie Helder, la grande famille Mostly Autumn a raflé en cette année 2010 la presque totalité des récompenses des CRS Awards. Et c'était amplement mérité... 


Musiciens


Olivia Sparnenn : chant, percussions
Bryan Josh : chant, guitares, claviers
Iain Jennings : claviers
Liam Davison : guitares
Anne-Marie Helder : chant, claviers, flûte, guitare acoustique
Andy Smith : basse
Gavin Griffiths : batterie

Troy Donockley : uilleann pipes, flûtes
Marc Atkinson : chœurs

Titres


1.01.For All We Shared
1.02. Violet Skies
1.03. Deep In Borrowdale
1.04. Something Better
1.05. Go Well Diamond Heart
1.06. Back To Life
1.07. Hold The Sun
1.08. And When The War Is Over...

2.01. Sound Of The World
2.02. High
2.03. 67-79
2.04. Anything At All
2.05. Ice
2.06. Hats Off
2.07. Forever Young
2.08. Days Of Our Love

dimanche 11 décembre 2016

Panic Room - Satellite (2010)

Panic Room Satellite
Panic Room - Satellite (2010)
Avec Satellite, son deuxième album, Panic Room a réussi sa mise en orbite. Fini le rock néo-progressif à consonance celtique, place à un rock alternatif pêchu dans la lignée des Muses et autres Radiohead. Anne-Marie Helder a définitivement troqué sa flûte contre une guitare électrique. 

Visionary Position, sorti deux ans plus tôt, en 2008, n'était qu'une étape transitoire entre un passé rattaché à Karnataka, dont proviennent quatre des cinq membres du groupe, et une volonté délibérée de s'ouvrir à de nouveaux horizons musicaux. 

Après avoir testé longuement ses nouvelles compositions sur scène, Panic Room est entré en studio et a quasiment tout enregistré en live. Seuls quelques effets et voix ont été ajoutés par la suite. La substance première a donc été privilégiée, pas le superflu. Au final, Satellite compte onze morceaux, seule la chanson titre dépasse les huit minutes. Très belle pièce, montant progressivement en puissance, ce n'est pas pour rien qu'elle a été élue chanson de l'année 2010 par le prestigieux Classic Rock Society. Anne-Marie Helder s'est vue décerner le titre bien mérité de personnalité de l'année. Entourée de musiciens talentueux dont le claviériste Jonathan Edwards qui cosigne avec elle la majorité des titres, c'est bien elle qui, de par sa forte personnalité, porte Panic Room, comme Siouxsie Sioux portait ses Banshees en son temps. D'ailleurs, I Am A Cat peut être perçu comme un clin d'œil appuyé à la féline reine des gothiques à qui l'on doit Catwalk, obscure B-sides de 1988, et Face To Face, BO de Batman, Le Défi, et à son acolyte Robert Smith des Cure pour son célèbre Lovecats

A noter que Panic Room propose en exclusivité sur son site internet une version limitée de l'album accompagné d'un second disque intitulé Little Satellite. Ce dernier se compose de quatre titres parfaitement complémentaires à ce que propose Satellite. 5th Amendment fait penser à du U2, The Great Divide est une ballade lumineuse, Go peine à convaincre et Sandstorms est un régal d'inventivité enrobé d'un orgue à la Stranglers et d'une guitare "camelienne". 

Faisant table rase d'un passé prestigieux incarné par Karnataka, les musiciens de Panic Room montrent de quoi ils sont capables sur ce Satellite bien éloigné des terres progressives classiques. Paradoxalement, surpasser ses limites, aller continuellement de l'avant, fusionner différentes influences afin de créer à nouveau, n'est-ce pas là, au final, le signe d'appartenance à ce courant musical dont l'ambition affichée vise à faire progresser continuellement l'âme humaine ? 

Musiciens


Anne-Marie Helder : chant, guitares, claviers
Jonathan Edwards : claviers
Paul Davies : guitares
Alun Vaughan : basse
Gavin Griffiths : batterie

Titres


Satellite
1.01. Freedom To Breathe
1.02. Picking Up Knives
1.03. I Am A Cat
1.04. The Fall
1.05. Black Noise
1.06. Yasuni
1.07. Sunshine
1.08. Into The Fire
1.09. Dark Star
1.10. Muse
1.11. Satellite

Little Satellite
2.01. 5th Amendement
2.02. The Great Divide
2.03. Go
2.04. Sandstorms

samedi 10 décembre 2016

Karnataka - The Gathering Light (2010)

Karnataka The Gathering Light
Karnataka - The Gathering Light
(2010)
The Gathering Light marque le retour en grâce d'un Karnataka que l'on pensait disparu à jamais. Certes, la formation de 2010 n'a plus rien à voir avec l'originale. Seul subsiste Ian Jones, le bassiste. Rachel Jones, devenue Cohen, s'en est allé rejoindre The Reasoning. Anne-Marie Helder et Gavin Griffiths jouent désormais au sein de Mostly Autumn. Ils ont également fondé Panic Room avec leurs vieux complices Jonathan Edwards et Paul Davies.

L'explosion du Karnataka initial remonte à l'année 2004. Elle a eu lieu un an à peine après la sortie de leur troisième album Delicate Flame Of Desire, largement salué par la critique de l'époque. Karnataka faisait alors partie des nouveaux espoirs d'un rock progressif renaissant avec chanteuses. Mais, la fin du couple Rachel-Ian a entraîné cette dissolution.

Courant 2005, Ian Jones décide contre vents et marées de poursuivre l'aventure sous ce nom. Il s'entoure alors de divers musiciens, souvent de passage, dont le claviériste espagnol Gonzalo Carrera, ex-Landmarq et ancien membre de Fragile, tribute band consacré à Yes. A partir de 2007, la formation se stabilise autour de Ian, Gonzalo, Enrico Pinna, guitariste italien, Ian Harris qui a joué auparavant de la batterie aux côté de Chris Rea, et de Lisa Fury. 

Lisa est chanteuse professionnelle depuis l'âge de 17 ans. Elle a chanté dans de nombreux clubs de jazz londoniens, collaboré à différents petits groupes locaux et s'est fait remarquée grâce à Fleetwood Bac, tribute band de Fleetwood Mac. Elle y incarnait le rôle de Stevie Nicks. Sa collaboration avec Ian Jones ne s'est pas limitée à Karnataka. Elle a aussi participé à son projet Chasing The Moonson dont on peut entendre un extrait sur la compilation Songs For Luca 2

The Gathering Light a nécessité deux ans de travail acharné, avec pour ambition de dépasser le prometteur Delicate Flame Of Desire. Ian Jones demeure l'élément central du dispositif et fait preuve d'un perfectionnisme sans faille. Le résultat final est sans appel, ce nouvel album se classe parmi les meilleurs de sa catégorie de l'année 2010.

A la fois multi-instrumentiste, compositeur principal et producteur, Jones n'en a pas pour autant étouffé ses collaborateurs. Gonzalo, Enrico et Harris ont disposé de tout l'espace nécessaire pour s'exprimer au sein des huit titres atteignant un total de soixante-dix minutes de musique. D'ailleurs, Enrico Pinna est une véritable révélation, il illumine cet album par son jeu de guitare à la fois subtil et intuitif. Il explose littéralement, tel un Gilmour ou un Latimer, sur un Forsaken épique dépassant les douze minutes, dédié aux parents de Lisa. 

Cette dernière maintient le suspens en n'apparaissant qu'à partir du troisième titre, le flamboyant Your World. Levant toute crainte, son chant ne crée pas de réelle surprise, il s'inscrit dans la continuité de celui de Rachel. Tout aussi envoûtant, il est bien plus expressif. Chantant ses propres textes, Lisa a ainsi tout le loisir de communiquer ses propres émotions. 

Côté musique, Jones et sa bande nous entraînent à la croisée des musiques progressive, rock, folk et celtique. Troy Donockley, invité de marque, incarne par excellence ce dernier aspect avec ses flûtes irlandaises et sa cornemuse, notamment sur l'instrumental d'ouverture The Calling, ainsi que sur les monuments que sont Moment In Time, Forsaken et The Gathering Light. Le violoncelliste Hugh McDowell, ex-Electric Light Orchestra, et déjà entendu sur She de Caamora et le projet Icon de Wetton & Downes, intervient sur quatre titres, les déjà cités Forsaken et The Gathering Light, mais aussi sur les non moins passionnants State Of Grace et Tide To Fall accompagné d'un quatuor à cordes. 

Alors que The Gathering Light devait relancer la carrière de Karnataka, le groupe va être à nouveau frappé par le destin, brisant à nouveau une ascension qui semblait irrésistible. Quelques mois seulement après sa parution, Lisa, Gonzalo et Ian Harris annoncent à la surprise générale leur départ. Cela ne va pas pour autant effrayer Ian Jones qui a connu bien pire. Désormais secondé par Pinna, il se lance corps et âme dans une troisième incarnation de Karnataka. Sera-t-elle la bonne cette fois-ci ?

Musiciens


Lisa Fury : chant, percussions
Ian Jones : basse, claviers, percussions, bodhran, programamtion
Gonzalo Carrera : claviers
Enrico Pinna : guitares
Ian Harris : batterie

Troy Donockley : uilleann pipes, whistles
Hugh McDowell : violoncelle

Philippe Honoré : violon
Bridget Davey : violon
Jane Fenton : violoncelle
Clive Howard : alto

Titres


01. The Calling
02. State Of Grace
03. Your World
04. Moment In Time
05. The Serpent And The Sea
06. Forsaken
07. Tide To Fall
08. The Gathering Light

vendredi 9 décembre 2016

The Reasoning - Acoustically Speaking (2010)

The Reasoning - Acoustically Speaking
The Reasoning - Acoustically
Speaking (2010)
La mode est aux albums acoustiques et The Reasoning ne déroge pas à la règle. Sorti la même année que Live At Real World de Magenta, l'ancien groupe de Matthew Cohen, Acoustically Speaking est une très belle production.

Ce disque n'a que quelques mois d'écart avec Adverse Camber, leur troisième opus. On y retrouve donc les mêmes musiciens au nombre de sept : Rachel Cohen, son mari Matthew, Dylan Thompson, Tony Turrell, Maria Owen, Owain Roberts et Jake Bradford-Sharp. Trois titres en sont tirés : The Thirteen Hour, l’ensorcelant Script Switch Trigger et The Nobody Effect. Aching Hunger, Sacred Shape et Within Cold Glass (revu en mode reggae) figuraient sur Awakening (2007) ; quant à In The FutureA Musing Dream, délectable conclusion, et Dark Angel, on les retrouve sur l'album du même nom paru en 2008. 

Pour cet exercice, The Reasoning a laissé de côté sa touche "heavy" pour explorer au mieux ses racines folk. Ainsi, l'essence même de chaque compositions, toutes aussi passionnantes les unes que les autres, en a été extraite. Grâce à cette mise en lumière, on découvre, de manière surprenante, un groupe s'inscrivant dans la continuité des légendes des années 60-70 telles que Pentangle, Trees ou Fairport Convention. Plus proche de notre époque, on ne peut s'empêcher de penser au Mostly Autumn des débuts, ainsi qu'à Karnataka, l'ancienne formation de Rachel, qui fait un retour inattendu en cette même année avec le magnifique The Gathering Light

Le travail des voix est absolument remarquable. Au travers de Rachel, Dylan et Maria, elles ne cessent de se compléter, de se répondre et de se tourner autour. Leur harmonie est sans équivoque dans ce dialogue permanent. Avec cet album inspiré et à l'originalité certaine, The Reasoning, constitué incontestablement de son meilleur line-up, se trouve à son apogée. 

Musiciens


Rachel Cohen : chant, percussions
Dylan Thompson : chant, guitare acoustique, mandoline
Matthew Cohen : basse, mandoline
Maria Owen : chant
Tony Turrell : piano, orgue, programmation, chœurs
Owain Roberts : guitare acoustique
Jake Bradford-Sharp : batterie, percussions

Titres


01. The Thirteen Hour
02. In The Future
03. Script Switch Trigger
04. Aching Hunger
05. Dark Angel
06. The Nobody Effect
07. Sacred Shape
08. Within Cold Glass
09. A Musing Dream

dimanche 4 décembre 2016

The Reasoning - Adverse Camber (2010)

The Reasoning Adverse Camber
The Reasoning - Adverse Camber
(2010) 
Adverse Camber, troisième album de The Reasoning, est une nouvelle étape importante dans la courte carrière de la formation galloise. 

Alors que sur les opus précédents, Awakening et Dark Angel, l'originalité résidait dans la mise en avant de trois voix, celles de Rachel Cohen, Dylan Thompson et Gareth Jones, il est clair que désormais, seule Rachel assure le chant principal. Si Thompson aux intonations sonnant comme Peter Gabriel ou Alessandro Corvaglia (La Maschera Di Cera, Narrow Pass), est toujours présent, même si en retrait, Jones s'en est allé. Afin de renforcer les harmonies vocales, Maria Owen a été recrutée. Mais il faut attendre le quatrième titre, Through The Now, pour que elle et Dylan soient mis au premier plan. Sinon, c'est bien Rachel qui mène la danse, sans que l'on s'en plaigne. Sa voix, aérienne et troublante, synthèse entre Kate Bush et Annie Lennox, demeure toujours aussi enivrante. 

Suite à l'arrivée de Maria Owen, The Reasoning compte désormais sept membres. Aux côtés de Rachel et Dylan, Matthew Cohen assure toujours la basse et Owain Roberts cette guitare électrique aux relents métalliques. Gareth Jones parti, il a été remplacé par Tony Turrell. Souvenez-vous, les claviers sur Raingods With Zippos de Fish, c'est lui. Un nouveau batteur fait son apparition. Il s'agit du jeune Jake Bradford-Sharp seulement âgé de dix-huit ans. Néanmoins, il assure comme un chef. 

A travers les six titres de l'album, dont la durée oscille entre six et huit minutes, et grâce à cet apport de sang neuf, le groupe affirme et affine sa démarche musicale qui se présente sous la forme d'un rock progressif accessible doté d'une pointe de metal. Diamonds And Leather, puissant et énergique, Script-Switch Trigger, fantômatique, suivi de 14, quasi-gothique avec ses riffs heavy et sa basse ronflante, sont les passages les plus marquants.

Réussite certaine, Adverse Camber place The Reasoning au sommet de la seconde vague des formations de rock progressif avec chanteuses. Ils partagent cette enviable position aux côtés de leurs contemporains que sont Breathing Space, Touchstone, Panic Room ou IO Earth. Ainsi, la relève des Iona, Magenta, Mostly Autumn et Karnataka semble assurée. Du moins, presque...


Musiciens


Rachel Cohen : chant, percussions
Dylan Thompson : chant, guitares, mandoline
Matthew Cohen : basse, chœurs, mandoline, percussions
Maria Owen : chant
Tony Turrell : claviers, chœurs
Owain Roberts : guitare
Jake Bradford-Sharp : batterie, percussions

Titres


01. Diamonds And Leather
02. The Nobody Effect
03. The Thirteen Hour
04. Through The Now
05. Script-Switch Trigger
06. 14

samedi 3 décembre 2016

Magenta - Live At Real World (2010)

Magenta Live At Real World
Magenta - Live At Real World (2010)
Le 21 novembre 2009, devant un parterre de soixante privilégiés, Magenta donne un concert acoustique unique dans les mythiques studios Real World de Peter Gabriel, situés à Bath, dans le sud-ouest de l'Angleterre. Live At Real World est disponible l'année suivante sous forme de coffret comprenant deux CD et un DVD. Disons-le tout de suite, il s'agit-là d'une représentation absolument fabuleuse avec une Christina au meilleur de sa forme.

Le set s'ouvre par le Children Of The Sun aux résonances "yessiennes" de Revolutions. Seules onze minutes des vingt initiales ont été conservées, mais il ne perd nullement de sa splendeur. Christina, d'abord hésitante, prend très vite confiance. Elle est entourée de Chris Fry, digne héritier de Steve Hackett et de Steve Howe, à la guitare, et de Rob Reed au piano. Tous trois représentent l'âme de Magenta. A leurs côtés, se tiennent un quatuor à cordes et une joueuse de hautbois. Il faut ensuite attendre le sixième titre, Blind Faith, pour que le reste du groupe vienne les rejoindre : Martin Rosser (guitare), Dan Fry (basse), et le petit dernier Kieran Bailey (batterie).

On s'en doutait déjà, mais les arrangements classiques fonctionnent à merveille. Ainsi, des titres comme Lemminkainen's Lament, Anger, Blind Faith ou Moving On dévoilent toute leur profondeur. Les deux derniers albums sont à l'honneur. La suite Home est constituée de cinq titres et Metamorphosis est joué en intégralité. Certes, ses chansons ont été raccourcies et seule leur essence a été conservée dans les versions présentées. Par exemple, la partie interprétée de The Ballad Of Samuel Layne est celle que l'on connaîtra plus tard sous la dénomination The War Bride's Prayer. Devenue un classique sur scène, cette émouvante chanson incarne les pleurs d'une jeune mariée espérant le retour de son Sam parti combattre au front, lors de la Première Guerre mondiale, et qui n'en reviendra jamais.

Magenta surprend également en se risquant dans l'interprétation de morceaux rarement, voire jamais, joués en concert. Greed de Seven, Cold ou Lemminkainen's Lament sont de ceux-là. Hate You est une exclusivité du futur album solo de Christina encore à paraître à ce moment-là. Elle deviendra Hanging By A Thread sur Broken Lives & Bleeding Hearts. Cerise sur le gâteau, trois autres titres ont été enregistrés le lendemain, sans public, et ajoutés au second CD. Il s'agit de Night And Day, inévitable clin d'œil à Annie Haslam, I'm Alive et All Around The World, vieille chanson de Cyan reprise en 2005 pour le ProgAID.

Avec Live At Real World, Magenta démontre qu'il est la synthèse parfaite entre le Renaissance des années 70 et le Marillion de la décennie suivante. Tout comme Fish, Christina, dont le charisme n'a rien à lui envier, dispose du même don précieux permettant de transmettre le plus naturellement du monde toute une palette d'émotions à la beauté innommable.


Musiciens


Christina Booth : chant
Rob Reed : piano, guitare acoustique
Chris Fry : guitares
Dan Fry : basse
Martin Rosser : guitare acoustique
Kieran Bailey : batterie

Karla Powell : hautbois
Jo Buckland : violon
Tina Jacobs-Lim : violon
Aimee Bryett : alto
Emma Bryden : violoncelle

Titres


1.01. Children Of The Sun
1.02. Cold
1.03. Lemminkainen's Lament
1.04. Hate You
1.05. Anger
1.06. Blind Faith
1.07. King Of The Skies
1.08. Speechless

2.01. This Life
2.02. Moving On
2.03. Demons
2.04. Morning Sunlight
2.05. Journey's End
2.06. Greed
2.07. The Ballad Of Samuel Layne
2.08. Prekestolen
2.09. Metamorphosis

Bonus
2.10. Night And Day
2.11. I'm Alive
2.12. All Around The World

vendredi 2 décembre 2016

Spectral Mornings (2015)

Spectral Mornings 2015 Magenta Steve Hackett Christina Booth
Spectral Mornings (2015)
A l'origine, Spectral Mornings est un instrumental qui a donné son nom au troisième album solo de Steve Hackett en 1979. En 2015, c'est devenu un symbole de lutte contre la maladie de Parkinson. 

Rob Reed, leader de Magenta, a eu l'idée de reprendre ce titre et d'y apposer des paroles en lien avec le combat mené contre ce fléau. Il confie alors ce projet à David Longdon, chanteur de Big Big Train. Une fois ce premier travail accompli, tous deux sont allés voir Steve Hackett pour obtenir l'autorisation de reprendre son morceau. Ce dernier leur a donné non seulement son accord, mais exprime également le vœux de participer pleinement à l'enregistrement. Le premier noyau se forme alors.

Christina Booth, chanteuse de Magenta, est ensuite conviée à partager le chant avec Longdon. La rythmique est, elle, confiée à l'ex-Iona Nick Beggs pour la basse et à l'ex-Spock's Beard Nick D'Virgilio pour la batterie. Enfin, Peter Jones de Tiger Moth Tales jouera de la flûte sur la version instrumentale et Adam Hodgson de Touchstone s'occupera de la pochette du disque. Le point commun entre tous ces protagonistes, outre leur lien avec le rock progressif, c'est qu'ils ont tous connus un proche touché par cette terrible maladie. Dans son dernier opus solo, The Light, Christina fait explicitement référence à ce mal qui a emporté son père. 

Spectral Mornings se présente sous la forme d'un EP quatre titres. Après la version 2015, suivent une version acoustique, une autre instrumentale et une dernière dite "classique". L'ajout d'un texte enrichit le morceau initial et lui donne un côté plus "Genesis", notamment grâce à la voix de Longdon qui ressemble à s'y méprendre à celle de Peter Gabriel. Son duo avec la grande Christina fonctionne à merveille. Et le solo final d'Hackett est renversant. Bref, tout est bon dans ce disque dont les bénéfices des ventes iront à des associations officielles de lutte contre la maladie de Parkinson.

Dix ans auparavant, Rob Reed avait déjà été à l'initiative d'une noble cause réunissant une pléiade d'artistes de la scène prog. C'était le fameux ProgAID venant en aide aux victimes du terrible tsunami qui avait dévasté l'Asie du Sud-Est. A une plus petite échelle, il renouvelle ici son engagement citoyen et on ne peut que saluer son action. 

 

Musiciens


David Longdon : chant, flûte
Christina Booth : chant
Steve Hackett : guitare
Rob Reed : claviers, chant
Nick Beggs : basse
Nick D'Virgilio : batterie
Peter Jones : flûte

Titres


01. Spectral Mornings 2015
02. Spectral Mornings 2015 (Acoustic Mix)
03. Spectral Mornings 2015 (Instrumental)
04. Spectral Mornings 2015 (Classic Mix)