dimanche 28 mai 2017

Heather Findlay & Chris Johnson - Live At The Cafe 68 (2012)

Heather Findlay Live At The Cafe 68
Heather Findlay & Chris Johnson -
Live At The Cafe 68 (2012)
Le 29 septembre 2011, devant un parterre d'une trentaine de privilégiés, Heather Findlay et son acolyte Chris Johnson donnent un concert acoustique au Cafe 68 de York. Ils ont la bonne idée d'enregistrer ce set disponible en CD l'année suivante.

L'ambiance est chaleureuse, voire familiale. Les deux artistes discutent, rient, boivent du vin et interprètent onze chansons extraites de leurs répertoires respectifs. Heather est au chant et aux percussions, Chris la seconde à la guitare ainsi qu'au chant. 

Le showcase débute par un Phoenix hanté que l'on retrouve sur le premier EP solo d'Heather tout juste disponible alors, The Phoenix Suite. Cette version acoustique dénudée apporte incontestablement un supplément à la version initiale plus électrique. Heather se lance ensuite dans un Caught In A Fold toujours aussi poignant. Retour à nouveau à la période Mostly Autumn avec un Blue Light interprété non pas par Chris mais par une Heather sensuelle à faire dresser les poils. Magpie, le morceau suivant, est extrait d'Offerings d'Odin Dragonfly, projet parallèle d'Heather et de sa complice de toujours Angela Gordon. Seule reprise de la soirée, Dear Someone a été composée par la chanteuse de country Gillian Welch et son mari David Rawlings. Le duo donne à cette douce ballade une couleur très "Simon & Garfunkel".   

Pour Out Of Season, Chris prend le chant principal. Ce titre était à l'origine sur l'album The Northern Country de son tout premier groupe, The Evernauts. L'interprétation est splendide et donne envie de découvrir cette formation yorkaise aujourd'hui disparue. Après Blue Light, Gaze est une autre composition de Chris pour l'album Heart Full Of Sky. Cette délicieuse chanson n'est disponible que sur la version collector du disque. Quel dommage ! Sans prévenir, Heather enchaîne avec un Evergreen qui n'a rien perdu de sa splendeur, bien au contraire. Cette version épurée à l'extrême est à tomber par terre tant la voix d'Heather atteint des sommets insoupçonnés. Uniquement chantée par Chris sur The Fabric de Parade avec Anne-Marie Helder aux chœurs, The Dogs est transformée ici en un duo où les deux voix se mêlent pour notre plus grand bonheur. Avant-dernier titre, Yellow Time, autre passage d'Offerings annonce tranquillement la fin de la soirée. Celle-ci s'achève en beauté avec un Silver Glass d'une sensibilité à fleur de peau. L'émotion est à son comble tant cette magnifique chanson que l'on retrouve à l'origine sur Heart Full Of Sky ne peut laisser insensible.

Live At The Cafe 68 est, en définitive, une sympathique curiosité proposant un survol honorable de la carrière de ces deux artistes attachants. Elle permet de mieux découvrir l'univers musical de Chris, à nouveau membre à part entière de Mostly Autumn aujourd'hui, et de suivre les pérégrinations de la douce Heather suite à son départ inattendu de cette même formation en 2010.  

Musiciens


Heather Findlay : chant, percussions
Chris Johnson : chant, guitare

Titres


01. Phoenix
02. Caught In A Fold
03. Blue Light
04. Magpie
05. Dear Someone
06. Out Of Season
07. Gaze
08. Evergreen
09. The Dogs
10. Yellow Time
11. Silver Glass

samedi 27 mai 2017

Heather Findlay - The Phoenix Suite (2011)

Heather Findlay The Phoenix Suite
Heather Findlay - The Phoenix Suite
(2011)
The Phoenix Suite, première tentative en solo de la belle Heather Findlay après son départ de Mostly Autumn, a dérouté plus d'un fan à sa sortie en 2011. Ce court EP d'une vingtaine de minutes propose cinq chansons très variées, sans véritables liens avec son ancien groupe, ni avec son projet parallèle Odin Dragonfly où officie sa complice de toujours Angela Gordon

Côté musiciens, Heather ne s'est toutefois guère éloignée de la galaxie "autumnienne". Chris Johnson, ex-Mostly Autumn et actuel Parade, s'est vu confié les guitares, la programmation, mais aussi la production et le mixage. Personnage clé de cette nouvelle aventure, Chris est un ami de longue date d'Heather ; ils ont même été colocataires à une certaine époque. En soutien à Chris, Dave Kilminster est le deuxième guitariste de l'album. Ses riffs ravageurs et son doigté exceptionnel ont déjà conquis auparavant Keith Emerson, Roger Waters, John Wetton, mais aussi Anne-Marie Helder. A la rythmique, on retrouve Steve Vantsis à la basse et le jeune Alex Cromarty à la batterie. Ce dernier a été vivement recommandé par John Spence, ingénieur du son de la plupart des albums de Mostly Autumn. Paul Cusick est le premier avec lequel il a enregistré un disque. C'était Focal Point en 2009. Depuis 2014, il est devenu le batteur attitré de Mostly Autumn. Quant à Steve, il a été recruté suite à son excellent travail sur 13th Star de Fish. 

The Phoenix Suite est une suite de chansons plaisantes, aux textes sombres, qui fait la part belle à la voix toujours aussi séduisante d'Heather. Plus proche du rock alternatif que du rock progressif, cet EP se situe quelque part entre The Fabric de Parade et le Satellite de Panic Room. A noter la pochette peinte par Heather. Son art ressemble étonnamment à celui d'une autre grande dame de la scène progressive, la doyenne de toutes, Annie Haslam (Renaissance).

Musiciens


Heather Findlay : chant, percussions

Chris Johnson : guitares, programmation, chœurs
Dave Kilminster : guitares
Steve Vantsis : basse
Alex Cromarty : batterie

Titres


01. Red Dust
02. Phoenix
03. Cellophane
04. Seven
05. Mona Lisa

vendredi 26 mai 2017

Louisa John-Krol - Alexandria (2000)

Louisa John-Krol Alexandria
Louisa John-Krol - Alexandria (2000)
Après Argo, Alexandria offre un nouvel aperçu du monde féerique dans lequel vit Louisa John-Krol. 

Pour cette deuxième production, la chanteuse australienne a de nouveau fait appel au producteur et multi-instrumentiste Harry Williamson. Cet Anglais, émigré en Australie, a collaboré dans le passé avec de grandes figures de la scène progressive comme Anthony Philipps (Genesis) ou Daevid Allen (Soft Machine, Gong). 

Très riche en références culturelles, Alexandria se présente comme un hommage aux écrivains disparus, à des lieux mythiques ainsi qu'aux légendes d'antan. Alexandria, la chanson titre, est de cette veine. Inspirée de textes du poète grec Constantin Cavafy né à Alexandrie et de John Milton, Lycidias en particulier, cette magnifique ballade éthérée est construite sur une musique remontant au XVe siècle.  

Au fil des titres, Louisa entraîne l'auditeur à la rencontre des dragons (Contradiction In The Dragon) et du dernier centaure (The Last Centaur), mais aussi au cœur de l'Australie profonde (Hide In Your Shadow, Talim Ridge) ou de lieux imaginaires sortis tout droit de son esprit (Fortress, The Valley Of Seven Keys). Elle l'initie également à la grande littérature à travers ses hommages à Ramón Pérez de Ayala (Berlamino's Dictionary), Dostoëvski (Paper Door) ou Dante (Canto IV). 

Avec Alexandria, Louisa démontre une nouvelle fois qu'elle est une artiste complète. Grâce à une imagination inspirée, elle s'est créée un univers artistique original, complètement à part, à l'instar des Grandes Dames que sont Kate Bush, Loreena McKennitt ou Lisa Gerrard. A noter que la réédition 2008 du label américain Forest Of The Fae comporte deux titres bonus, Death's Illusion et Gwyllion, non dénués d'intérêts. A bon entendeur...


Musiciens


Louisa John-Krol : chant, mandoline, percussions, claviers, guitares, ocarina

Harry Williamson : claviers, percussions, basse, harpe
Miles Alexander : batterie
Stephen Robinson : cor, hautbois
Rüdiger Gleisberg : piano

Titres


01. Alexandria
02. Contradiction In The Dragon
03. Hide In Your Shadow
04. Fortress
05. Talim Ridge
06. Belarmino's Dictionary
07. Paper Door
08. Ariel's Flight
09. The Valley Of Seven Keys
10. Madame Alchemier
11. Canto IV
12. The Last Centaur
13. Death's Illusions
14. Gwyllion

jeudi 25 mai 2017

Liv Kristine - Deus Ex Machina (1998)

Liv Kristine Deus Ex Machina
Liv Kristine - Deus Ex Machina (1998)
Liv Kristine est une chanteuse norvégienne célèbre pour avoir été membre successivement de deux formations phares de la scène metal : Theatre of Tragedy puis Leaves' Eyes avec son mari de l'époque, Alexander Krull. En parallèle, elle a mené une carrière en solo et a publié sous son seul nom cinq albums jusqu'à ce jour. Deux Ex Machina, sorti en 1998, est le premier d'entre eux.

Ce disque est une véritable surprise puisqu'il propose de découvrir une nouvelle facette artistique de Liv, bien éloignée de ce qu'elle proposait jusqu'alors avec Theatre of Tragedy. Ambiances oniriques et mélancoliques sont au rendez-vous, baignées par une voix majestueuse à la fragilité délicieuse. S'il fallait faire des comparaisons, on pourrait dire que Liv se situe à la croisée des chemins entre Enya et... Mylène Farmer. 

A l'instar de sa compatriote Kari Rueslåtten qui elle aussi a sorti son premier opus solo l'année précédente, Liv puise son inspiration dans sa terre ancestrale et ses légendes féeriques. Portrait: Ei Tulle Med Øyne Blå est une berceuse remise au goût du jour, que lui chantait sa grand-mère dans son enfance. Quant à Huldra, il s'agit d'une courte pièce musicale en écho aux forêts magiques de la Scandinavie. Toutes deux sont interprétées dans sa langue natale. Les autres titres, plus dans l'air du temps, sont chantés en anglais. Sur l'excitant 3 am, Liv s'offre même le luxe de convier le charismatique Nick Holmes de Paradise Lost aux vocaux. 

Neuf longues années seront nécessaires pour donner une suite à ce Deus Ex Machina hypnotique. Il faut dire qu'entre temps, Liv a connu un parcours mouvementé puisque, après d'être fait virée de Theater of Tragedy en 2003, elle s'est investie corps et âme dans son nouveau projet Leaves' Eyes, avant d'en être également éjectée en 2016. Mais il s'agit là d'une autre histoire...

Musiciens


Liv Kristine : chant

Günther Illi : guitares, claviers, basse, percussions, programmation
Nick Holmes : chant
Stefan Müller-Ruppert : chant

Titres


01. Requiem
02. Deus Ex Machina
03. In The Heart Of Juliet
04. 3 am
05. Waves Of Green
06. Take Good Care
07. Huldra
08. Portrait: Ei Tulle Med Øyne Blå
09. Good Vibes Bad Vibes
10. Outro

mercredi 24 mai 2017

Kari Rueslåtten - Spindelsinn (1997)

Kari Rueslatten Spindelsinn
Kari Rueslåtten - Spindelsinn (1997)
Avec Spindelsinn, son premier opus solo, la chanteuse norvégienne Kari Rueslåtten surprend son monde en s'éloignant littéralement des territoires musicaux de son ancien groupe The 3rd and the Mortal. 

Cette petite merveille disponible dès 1997 a été conçue comme un concept album célébrant à la fois le folklore norvégien et la nature majestueuse dans laquelle il puise son inspiration. Toutefois, ce n'est pas une œuvre passéiste ou nostalgique. Bien au contraire, ce Spindelsinn est bien ancré dans son temps, les légères touches electro aux côtés des instruments traditionnels ou à cordes sont là pour le rappeler. 

Kari chante divinement bien, et ce, exclusivement dans sa langue natale. Dotée d'une savoureuse voix de cristal riche en couleurs, elle transmet toute une large palette d'émotions intenses. Sa musique respire les fjords norvégiens, les étendues sauvages et les forêts enchantées aux mille légendes. On pense à Enya (Skogens Kjole), Kate Bush (Agatha), Tori Amos (Jeg Kommer Inn) ou Björk (Hør Min Sang).

Il est bien loin le temps où Kari et ses 3rd and the Mortal apparaissaient en pionniers de la scène metal en mettant en avant une voix féminine enchanteresse. C'était en 1992. Ils seront très vite rejoints par leurs compatriotes Theatre of Tragedy puis par les Néerlandais de The Gathering. Vingt ans plus tard, les trois chanteuses de ces formations, Kari, Liv Kristine et Anneke van Giersbergen, se retrouveront sous le doux nom de The Sirens.  



Musiciens


Kari Rueslåtten : chant, piano

Børge Petersen Øverleir : guitare
Kai Priddy : guitare
Rune Arnessen : percussions
Annbjorg Lien : hardingfele
Hans-Josef Groh : violoncelle
Atle Sponberg : violon
Vegard Johnsen : violon
Dorthe Dreier : alto
Jan Olav Martinsen : cor

Titres


01. I Månens Favn
02. Spindelsinn
03. Skogens Kjole
04. Agatha
05. Trollferd
06. Vintersol
07. Jeg Kommer Inn
08. Hør Min Sang
09. Som Av Meg
10. Nordnatt

samedi 20 mai 2017

Anneke van Giersbergen - Everything Is Changing (2012)

Anneke van Giersbergen Everything Is Changing
Anneke van Giersbergen -
Everything Is Changing (2012)
2012, année du changement et c'est maintenant pour Anneke van Giersbergen. Débarrassée de l'encombrant patronyme "Agua de Annique", son nouvel opus Everything Is Changing sort sous son seul nom. Telle un papillon, la douce Anneke est sortie de sa chrysalide et s'assume pleinement.  

Après un succulent In Your Room à l'ambiance très pop suivi de diverses expériences musicales extrêmes, du conte pour enfants De Beer Die Geen Beer Was aux seigneurs du grindcore Napalm Death, Anneke retrouve un son plus heavy. Everything Is Changing propose une musique romantique, sombre et mélancolique, bourrée d'énergie positive.

Cette touche de maturité, on la doit notamment à Daniel Cardoso, totalement investi dans ce projet puisqu'il en est le producteur. Ce musicien d'origine portugaise, mieux connu maintenant grâce à sa collaboration avec Anathema, a également participé au mixage et à l'écriture de l'album. Multi-instrumentiste, il y joue des claviers, de la guitare et de la basse. D'autres musiciens accompagnent le duo van Giersbergen/Cardoso dont son batteur de mari Rob Snijders, présent depuis Air, ainsi que certaines figurent de la scène metal symphonique néerlandaise : Ruud Jolie (Within TemptationMaiden UniteD), Dennis Leeflang (Within Temptation, Epica), et René Merkelbach (Within Temptation, Ayreon). 

C'est à ce dernier que l'on doit la magnifique ballade piano/voix Circles. Sur ce titre, Anneke atteint des sommets incommensurables, tant sur le plan émotionnel que technique. Sa prestation la rend digne héritière des Kate Bush, Tori Amos ou Annie Haslam. D'autres moments forts traversent ce disque tout en puissance, que ce soit le flamboyant My Boy dédié à son fils, la chanson titre Everything Is Changing ou un Too Late "rentre dedans" aux guitares bien grasses. 

Cinq ans après son départ de The Gathering, Anneke continue son bonhomme de chemin en construisant une carrière aux multiples facettes. Loin de lasser son public, elle ne cesse de le surprendre par une créativité toujours bien inspirée semblant illimitée.


Musiciens


Anneke van Giersbergen : chant

Daniel Cardoso : claviers, guitares, basse
Rob Snijders : batterie
Dennis Leeflang : batterie
Ruud Jolie : guitares
Ferry Duijsens : guitares
Joost van Haaren : basse
René Merkelbach : claviers, piano
Camilla van der Kooij : violon

Titres


01. Feel Alive
02. You Want To Be Free
03. Everything Is Changing
04. Take Me Home
05. I Wake Up
06. Circles
07. My Boy
08. Stay
09. Hope, Pray, Dance, Play
10. Slow Me Down
11. Too Late
12. 1000 Mile Away From You

vendredi 19 mai 2017

Anneke van Giersbergen & Martijn Bosman - De Beer Die Geen Beer Was (2011)

Anneke van Giersbergen De Beer
Anneke van Giersbergen &
Martijn Bosman -
De Beer Die Geen Beer Was (2011)
De Beer Die Geen Beer Was est une jolie curiosité dans la discographie déjà bien fournie de la délicieuse Anneke van Giersbergen. Associée à Martijn Bosman, elle publie en 2011 ce conte musical d'une trentaine de minutes. 

Alternant textes lus, bruitages, passages instrumentaux ou chantés, l'histoire est librement inspirée de The Bear That Was Not du scénariste et réalisateur américain Frank Tashlin. Datant de 1946, le texte a été traduit en français sous le titre Mais, Je Suis Un Ours ! et publié à L'École des loisirs, célèbre éditeur de livres pour enfants. 

Alors qu'un ours s'est endormi au début de l'hiver, une usine est construite au printemps suivant, au-dessus de sa grotte. A son réveil, l'ours est pris pour un ouvrier récalcitrant par le contremaître. Refusant de voir en lui l'animal qu'il est, il veut absolument l'envoyer au travail. Cette fable porte en elle une double critique, celle du travail à la chaîne vu comme un système aliénant, et celle du droit d'exister pour chaque individu en dehors de son rôle attribué par la société. 

Mise en musique par Anneke et Martin, l'ambiance sonore évolue au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire. Une pop-folk bucolique illustre l'environnement naturel de l'ours avant son hibernation, puis, une musique industrielle prend le dessus suite à la construction de l'usine. Les deux protagonistes se partagent le chant, tandis que le texte narratif est lu par une certaine Jellie Schippers. 

Comme à son habitude, Anneke est époustouflante. Elle pourrait chanter l'annuaire, cela n'en demeurerait pas moins merveilleux. Quelle voix formidable ! Quant à Martijn, connu avant tout pour ses talents de batteur au sein des formations néerlandaises Guus Meeuwis, Loïs Lane, Venise ou Kane, il s'est également illustré dans son pays comme acteur, présentateur et DJ.

Conduit par les deux artistes, De Beer Die Geen Beer Was est également un spectacle itinérant pour enfants qui a séduit, à ne pas en douter, aussi bien petits que grands.

Musiciens


Anneke van Giersbergen : chant, piano, guitare
Martijn Bosman : chant, claviers, accordéon, percussions, samples

Jellie Schippers : lecture

mardi 16 mai 2017

Karin Höghielm - Apocryphal (2006)

Karin Höghielm Apocryphal
Karin Höghielm - Apocryphal (2006)
Apocryphal ou la rencontre entre les Vikings et Dead Can Dance...  Née sur l'île de Gotland, dépendance suédoise située dans la mer Baltique, Karin Höghielm célèbre la terre sacrée de ses ancêtres à travers ce disque étrange. Sorti une première fois en 1999, il est réédite en 2006 sur le label des fées Prikosnovénie. 

A la fois auteure et compositrice, Karin a travaillé dans des domaines aussi divers que le cinéma, le théâtre, l'opéra ou la dance. Puisant ses forces dans la nature, elle s'est construite son propre univers musical inspiré du folklore scandinave, religieux et païen. Aussi à l'aise avec le monde moderne qu'avec les temps passés, elle n'hésite pas à assembler instruments de diverses époques, vikings notamment. 

Mystérieux, son chant s'apparente davantage à des incantations sacrées antiques et, en cela, Karin se rapproche de la grande Lisa Gerrard ou des Grecs de Daemonia Nymphe. Afin d'apporter encore plus d'authenticité à sa démarche artistique, elle emploie le gotlandais, dialecte local, le vieux narrois, langue des Vikings à l'origine des différents parlers scandinaves, mais aussi le latin, le sumérien et le copte, héritier direct de l'égyptien ancien.

Porté par une voix puissante digne des grandes prêtresses d'antan, Apocryphal distille une musique pure, sans artifices. Si, de prime abord, cette musique peut sembler lointaine, voire inaccessible, ne pas hésiter à aller vers elle, à se laisser porter, elle se transformera alors en une expérience unique, à la frontière de notre monde et de ses dimensions mystiques parallèles.


Musiciens


Karin Höghielm : chant, percussions, tournebout, flûte, claviers

Ute Goedecke : chant, tournebout, harpe gothique
Johan Ohlsson : piano, orgue, claviers, accordéon
Peter Wilgotsson : clarinette
Sofi Hakansson : flûte
Pete Matsson : psalmodicon, fiddle
Ulrika Carlsson : violoncelle
Dick Heijkenskjöld : contrebasse
Thomas Rodrick : percussions

The Choir Of The House

Titres


01. Stanley Park
02. Sensomoto
03. Entrada
04. Kyrie
05. Roma Ruined Abbey
06. Sordo
07. Miller In Memoriam
08. Ave Maria
09. Lamento
10. Aguéli
11. Domini
12. Vocalis
13. Teidlausr

dimanche 14 mai 2017

Eivør - Krákan (2003)

Eivør Krakan
Eivør - Krákan (2003)
Valkyrie des temps modernes, Eivør envoie Krákan, le corbeau messager d'Odin, à la conquête de la Scandinavie. Après une tournée triomphante dans ces terres de prédilection que sont le Danemark, la Suède, l'Islande et le Groenland, l'étoile montante des îles Féroé publié son deuxième album en 2003.

Enregistré en Norvège et en Islande avec trois musiciens de l'île de Björk, Pétur Grétarsson (batterie, percussions, accordéon), Edvard Lárusson (guitares) et Birgir Bragason (basse, contrebasse, violoncelle), Eivør propose onze compositions personnelles, mélange élégant de jazz et de folk. Âgée seulement de 18 ans, elle a écrit seule ces onze titres où elle expose ses sentiments de jeune fille, colère, passion mais aussi peine et doutes. Souvent à fleur de peau et d'apparence fragile, elle surprend son monde, tel un volcan en éruption, sur un Nú Brennur Tú Í Mæer bouillonnant jeté sur le papier suite à une rupture amoureuse, ou un Brostnar Borgir dément porté par des guitares furieuses. A l'inverse, tristesse et mélancolie dominent dans le soyeux Rósufarið d'ouverture.

Plus encore que sur son premier album éponyme, Eivør dévoile l'étendue de ses capacités vocales sublimes, semblant sans limites. Si la douce berceuse Rura Barnið est la digne héritière de ses années d'apprentissage des chants traditionnels féroïens ancestraux, sa formation classique transparaît clairement sur l'émouvant Har Heitur Eldur Brann. Et c'est libre comme l'air qu'elle se laisse aller à des mélopées éthérées sur le splendide Sorgblídni... l'éblouissante Lisa Gerrard n'est pas bien loin...

Krákan marque un tournant dans la carrière de l'artiste car elle sera une des rares chanteuses non Islandaise à être nominée trois fois aux fameux Icelandic Music Awards de 2003. Elle remportera deux prix et pas n'importe lesquels, celui de la meilleure chanteuse de l'année et de la meilleure performance. Et ce n'est que le début d'une longue et belle carrière...


Musiciens


Eivør Pálsdóttir : chant, guitare

Edvard Lárusson : guitares
Birgir Bragason : basse, contrebasse, violoncelle
Pétur Grétarsson : batterie, percussions, accordéon

Titres


01. Rósufarið
02. Har Heitur Eldur Brann
03. Hjarta Mitt
04. Krákan
05. Kanska Ein Dag
06. Nú Brennur Tú Í Mær
07. Rura Barnið
08. Sum Sólja Og Bøur
09. Brostnar Borgir
10. Sorgblídni
11. Hjarta mítt (version islandaise)

samedi 13 mai 2017

Eivør - Eivør Pálsdóttir (2000)

Eivør Pálsdóttir 2000
Eivør - Eivør Pálsdóttir (2000)
Sorti en l'an 2000, le premier album d'Eivør Pálsdóttir  porte tout simplement son nom. Née en 1983 dans les îles Féroé, dépendance du Danemark, cette jeune chanteuse a très tôt été initiée à la musique par ses parents. Après plusieurs concours de chant, elle décide d'arrêter l'école à l'âge de 15 ans pour devenir une artiste professionnelle. En 1999, elle intègre la formation de rock Clickhaze ainsi qu'un quartet de jazz. 

Elle n'a que 16 ans lorsque paraît ce disque de jazz ethnique puisant son inspiration dans ses îles natales et leur nature sauvage environnante. Deux titres interpellent particulièrement : Í Gótu Ein Dag, vibrant hommage au village où elle a grandi, et Føroyar Mín Møðir, littéralement "Féroé, ma mère". Airs traditionnels et compositions originale d'Eivør et de ses musiciens se côtoient pour le meilleur. Ils sont trois à l'accompagner : le guitariste Búi E. Dam (futur Budam), le batteur Brandur Jacobsen et le contrebassiste Mikael Blak que l'on retrouvera par la suite régulièrement à ses côtés ainsi que sur Le Cheschire Cat & Moi de Nolwenn Leroy (2009). Pour l'anecdote, Tróndur Bogason, invité aux claviers sur quatre titres, deviendra l'époux d'Eivør en 2012. 

Si Eivør Pálsdóttir n'est peut-être pas un album indispensable dans la riche discographie d'Eivør, il n'en demeure pas moins traversé par de très beaux moments musicaux sur lesquels se dévoile cette toute jeune chanteuse, une des meilleures de sa génération, seulement âgée, rappelons-le, de 16 ans. Et puis, n'est-ce pas une jolie occasion de découvrir et de s'initier au féroïen, langue authentique méconnue, à la fois si proche et si éloignée de l'islandais ?


Musiciens


Eivør Pálsdóttir : chant
Búi E. Dam : guitare
Mikael Blak : contrebasse
Brandur Jacobsen : batterie et percussions

Tróndur Bogason : claviers
Kim Enk Zorde : guitare acoustique
Hans Jacob Á Brúnni : chant
Fótatraðk : chorale

Titres


01. Ástarstund
02. Randaðu Rósur
03. Vakrasti Dreymur
04. Áh, Kundu Á Tíðarhavi
05. Vársins Ljóð
06. Lítla Barnið
07. Í Gøtu Ein Dag
08. Silvurkannan
09. Føroyar Mín Móðir
10. Jesuspápin
11. Som Den Gyldne Sol Fremmbryder
12. Giv Fred Fremdeles